Le paillage : bien le choisir pour un jardin plus sobre en eau

Le paillage est le meilleur allié d’un jardin facile à vivre. En couvrant le sol, il limite l’évaporation et donc l’arrosage, bloque la levée des adventices, protège des écarts de température et maintient une structure souple et riche en vie.
Selon vos besoins, vous pouvez optez pour un paillage organique (qui nourrira le sol en se décomposant), vivant (plantes couvre-sols), textile (toiles et films anti-herbes), ou minéral (très durable et drainant).

Quel paillage choisir ?

Les paillages organiques : nourrir le sol et économiser l'eau

Les paillages organiques tels que les écorces de pin, le BRF (Bois Raméal Fragmenté), les broyats, la paille, le miscanthus, le chanvre, le lin ou encore la coco reproduisent l’humus des sous‑bois : ils limitent l’évaporation, freinent la levée des adventices, enrichissent la terre en se décomposant et améliorent la structure et la vie du sol.
Au potager, ils gardent les rangs propres et les fruits à l’abri de la boue ; au pied des arbustes et dans les massifs, ils stabilisent l’humidité, protègent les racines des écarts de température et de l'érosion. Si vous utilisez des brisures de prêle ou d'ortie par exemple, votre paillage servira aussi d'anti maladies pour les jeunes plants. Choisissez la matière selon l’usage.

Quel paillage organique pour quel usage ?

Potager & fraisiers : paille propre, miscanthus, chanvre/lin, feuilles mortes (propre, léger).

Massifs/haies : écorces de pin, noyaux (décor, durabilité).

Arbres/arbustes : BRF/broyat (nourrissant).

Bacs/jardinières : copeaux/coco.

Épaisseurs conseillées

Paille : 8–12 cm

Miscanthus/chanvre/lin : 4–8 cm

Écorces de pin : 5–7 cm

BRF/broyat : 5–10 cm (+ 1 cm de compost sous la couche si le sol est pauvre)

Tontes bien sèches : 2–3 cm par couche

Coques de cacao : 2–5 cm (éviter d'en utiliser si vous avez des chiens qui seraient attirés et pourraient en consommer)

Application

Avant application il est conseiller de désherber, humidifier le sol s'il est trop sec et l'ameublir superficiellement.

Pour calculer le volume de paillage dont vous aurez besoin, vous pouvez effectuer un calcul très simple qui est de prendre votre surface au sol en m² que vous allez multiplier par l'épaisseur souhaitée en cm, que vous multiplierez ensuite par 10. Vous obtiendrez ainsi un résultat en litres.

Volume de paillage à appliquer (L) = Surface (m²) x Epaisseur (cm) x 10

Par exemple si vous souhaitez pailler un massif de 12 m² avec 6cm d'écorce de pin :

12 x 6 x 10 = 720.

Il vous faudra donc 720 litres d'écorces de pin.

Les paillages minéraux : durables, drainants, décoratifs

Pouzzolane, ardoise, galets et graviers apportent un paillage très durable et drainant, parfait pour les rocailles, massifs méditerranéens ou les zones sèches. Ils laissent l’eau circuler, évitent la battance et maintiennent le collet des plantes au sec, tout en offrant un rendu propre et contemporain. Ils ne nourrissent pas le sol, mais stabilisent la température et limitent la germination des herbes par manque de lumière.

Dans quelle situation choisir un paillage minéral?

Les paillages minéraux sont principalement utilisés dans des applications ornementales et vous ne leur trouverez pas d'utilité particulière au potager.

Vous pourrez les appliquer autour de plantes xérophytes/méditerranéennes telles que les lavandes, les euphorbes ou les cistes.

Dans la grande majorité des cas il vous serviront de décor pour des aménagements paysager dans votre jardin comme des rocailles, des talus, des allées stabilisées ou au pieds de murs.

Vous pouvez aussi vous en servir dans des bacs et des vasques contemporaines au dessus du substrat pour donner un aspect moderne à vos plantes et limiter la repousse d'adventices.

Application

Avant d'appliquer un paillage minéral, il est essentiel de désherber et de niveler. Il est possible de poser une toile ou un géotextile (que nous allons aborder après) avant de mettre le paillage minéral, afin de contrôler au mieux le développement des adventices. Le collet des plantes ne doit pas être en contact direct avec les minéraux afin de ne pas l'endommager et pour qu'il ait suffisamment de place pour sa croissance.

Il est conseillé d'en appliquer une épaisseur de 3 à 5 cm, sans aller au delà, pour ne pas trop tasser le sol qui se trouve en dessous.

Le calcul du volume à appliquer se fait de la même manière que pour les paillages organiques.

Les toiles et paillages textiles : la barrière anti-adventices

Les toiles tissées en PP (Polypropylène), films biodégradables et nappes en fibres végétales (jute/chanvre, etc.) bloquent la lumière et freinent durablement les herbes indésirables. Idéales pour haies, talus, allées et plantations de production, elles laissent l’eau s’infiltrer (selon perméabilité) et sécurisent les jeunes plants. Les versions biodégradables se résorbent en 1 à 3 saisons et conviennent aux cultures temporaires ou aux projets écoresponsables. Nous allons voir ici comment les choisir et les installer.

Choisir sa toile ou son film de paillage

Le PP tissé est connu pour sa robustesse et sa longévité et permet de faire un désherbage minimal car son application finira d'étouffer la végétation située en dessous.

Les fibres végétales (jute, chanvre, etc.) ou fibres animales (laine de mouton par exemple) sont des toiles biodégradables et donc idéales pour les jeunes plantations car elles joueront leur rôle pendant 2 à 3 saisons et vous n'aurez pas besoin de venir les enlever, évitant ainsi un stress aux jeunes plants.

Les films ou matières biodégradables plus fins sont destinés à une utilisation annuelle car ils ne résisteront pas à une saison hivernale. Les cultures concernées sont donc les annuelles, et majoritairement les espèces cultivées au potager.

Application

Le sol doit être propre et nivelé. Il faut fixer les toiles et films à l'aide d'agrafes tous les 50-100 cm et en périphérie afin d'éviter un arrachement par le vent. Une fois la toile posée, il vous faut réaliser des encoches en forme de croix aux endroits où vous désirez planter. Une fois vos jeunes plants repiqués, vous pourrez recouvrir vos films de paillage de 3 à 5 cm de paillis organique ou minéral pour l'esthétique et aussi pour protéger votre film contre les UV et les intempéries.

Le paillage vivant : un couvre sol qui travaille pour vous

Le paillage vivant remplace le paillis par un tapis de plantes couvre‑sols persistantes ou tapissantes. Il existe de multiples espèces mais l'on peut citer  le thym serpolet, la pervenche, le bugle, le trèfle nain, etc. Elles couvrent rapidement, évitent l'assèchement du sol, limitent les herbes indésirables et soutiennent la biodiversité. Très adaptées aux massifs, bordures, pieds d’arbres et talus stabilisés, elles demandent surtout un bon démarrage (désherbage initial, arrosage d’implantation) puis peu d’entretien par la suite.

Choix des espèces et installation

Choisissez vos espèces en fonction de l'exposition au soleil, du type de sol, et de la fréquence de passage (certaines espèces résistent mieux au piétinement). Calculez la densité comme suit pour commander au plus juste le nombre de plants.

Pour des petites espèces (hautes de 5 à 10 cm) : 9 à 12 plants / m²

Pour des espèces moyennes (10 à 20 cm de haut) : 6 à 9 plants / m²

Pour des espèces à croissance rapide et/ou stolonifères : 4 à 6 plants / m²

Avant de planter, il faudra par contre effectuer un désherbage exhaustif, améliorer votre sol si besoin puis arroser assez abondamment à la plantation pour réussir au mieux la levée. Vous pourrez pailler finement entre les plants pour la première saison afin d'éviter la repousse d'adventices, et si des trous persistent l'année suivante vous pourrez densifier les plantations.