Mouches des légumes - Traitements naturels et bio

Les mouches des légumes, généralités, biologie et dégâts

Carte d’identité des mouches des légumes

Les mouches des légumes appartiennent à la famille des diptères. Ces insectes sont reconnaissables à leurs deux ailes fonctionnelles, leur petite taille (souvent inférieure à 1 cm) et leur vol rapide. Leur cycle biologique se compose de quatre étapes principales :

• L’œuf : Les femelles pondent leurs œufs directement sur les plantes ou dans le sol, à proximité des cultures.
• La larve : Les larves, aussi appelées asticots, sont les stades destructeurs. Elles se nourrissent des tissus végétaux, causant des dégâts internes parfois irréversibles. Elles sont généralement de couleur blanchâtre et dépourvues de pattes.
• La pupe : Après avoir atteint leur développement maximal, les larves se transforment en pupes pour effectuer leur métamorphose. Il peut y avoir plusieurs générations par an mais dans tous les cas, c’est au stade de pupe que les mouches des légumes passent l’hiver.
• L’adulte : Les mouches adultes émergent et recommencent le cycle. Elles sont très discrètes et rarement observables. Elles ne s’attaquent pas aux plantes mais elles se nourrissent de pollen, nectar ou divers liquides.

De manière générale, les mouches des légumes aiment les conditions fraîches et humides ainsi que les sols riches en matière organique.

Les mouches des légumes : un fléau pour le potager

Les mouches des légumes représentent un véritable défi pour les jardiniers amateurs et professionnels. Ces insectes, bien que souvent discrets, peuvent causer des dégâts considérables aux cultures potagères.

Les signes d’une infestation incluent des galeries visibles sur les racines ou sur les bulbes qui entraine un pourrissement, des feuilles flétries, une croissance ralentie des plantes, des graines qui pourrissent et ne lèvent pas…

Les principales espèces de mouches des légumes

Voici les espèces les plus courantes que l’on rencontre dans les potagers et les dégâts qu’elles occasionnent :

La mouche de la carotte (Psila rosae)

Vos carottes ont du mal à se développer et au moment de la récolte… horreur ! Vous découvrez que qu’elles pourrissent et que de petits asticots blancs creusent des galeries à l’intérieur. La consommation et la conservation est alors impossible. La responsable est une petite mouche de 5 mm de long, au corps noir brillant avec des pattes jaunes : la mouche de la carotte. Elle dépose ses œufs à la base des racines et de petits asticots commencent à forer des galeries pour se nourrir.

La mouche du chou (Delia radicum)

Vous venez de repiquer vos choux et ces derniers semblent végéter et commencent à flétrir… Et ceci malgré un bon amendement et des arrosages. La cause probable est une attaque de mouches du chou. Elle est de taille similaire à une mouche domestique, grisâtre et avec des ailes transparentes. Les œufs sont pondus au collet des plantes crucifères comme le chou, le brocoli ou le navet. Les asticots qui en sortent s’attaquent aux racines, provoquant le flétrissement et la mort des plantes. Les plants infestés sont souvent irrécupérables.

La mouche de l'oignon (Delia antiqua)

Vos oignons ont du mal à pousser, certains pourrissent et vous observer le feuillage qui s’entortille et se déforme ? Il s’agit probablement attaque de mouche de l’oignon. Cette petite mouche grise au corps recouvert de longs poils noirs pond ses œufs sur les oignons, l’ail ou les échalotes. Les asticots qui en sortent creusent dans les bulbes, entraînant leur pourriture et une mauvaise croissance des plants.

La mouche du poireau (Napomyza gymnostoma)

Vos jeunes plants de poireaux jaunissent, certains flétrissent, pourrissent et meurent ? La responsable est une petite mouche noire de 3 mm de long : la mouche du poireau ! Elle pond ses œufs sur les poireaux et l’asticot qui en sort creuse des galeries dans le fût.  Elle passe l’hiver sous forme de pupe à l’intérieur des poireaux. Il n’est pas rare de les observer au moment de les cuisiner.

La mouche des semis (Delia platura)

Cela fait plusieurs fois que vous semez des haricots et rien ne sort ? Ou bien seulement quelques plants avec des cotylédons grignotés ou déformés ? La mouche du semis est sûrement passée par là… Ce petit diptère grisâtre avec un thorax légèrement strié pond ses œufs dans le sol, à proximité des graines fraîchement semées. Il en sort un petit asticot qui s’attaque aux graines germées et aux jeunes plantules, provoquant des pertes importantes au moment de la levée des cultures.

Lutter contre les mouches des légumes

La lutte contre les mouches des légumes repose sur plusieurs méthodes complémentaires, alliant prévention, protection physique et lutte biologique. Vous trouverez ci-dessous les méthodes générales pour lutter contre ces mouches, mais pour plus de précisions, vous pouvez vous rendre sur les pages détaillées de chaque espèce.

Les bonnes pratiques culturales pour freiner leur développement

En cas d’infestation récurrentes, quelques mesurent peuvent être prises en amont pour limiter le développement des mouches des légumes :

• La rotation des cultures : Changez les emplacements des plantations chaque année afin de casser le cycle de vie des mouches, qui pondent souvent à proximité des mêmes cultures. Les mouches des légumes parcourent des distances importantes, en cas de fortes infestations les années précédentes, nous vous conseillons l’arrêt de la culture sensible pour la prochaine saison.
• L’arrachage des plants contaminés : enlevez les plants attaqués et ne laissez rien en place durant l’hiver.
• Limitez des amendements : les mouches des légumes sont attirées par les apports de matières organiques peu décomposées. Privilégiez l’apport de compost bien dégradé.
• Limitez l’humidité : les terrains humides sont propices au développement des mouches des légumes, limitez les arrosages au strict minimum.

La lutte physique avec des filets anti-insectes

Les filets anti-insectes constituent une solution très efficace : Placez-les dès les premiers semis ou plantations pour empêcher les mouches adultes d’accéder aux plantes. Utilisez des mailles fines (0,8 mm maximum) pour bloquer même les plus petites espèces.

Ils disposent néanmoins d’inconvénients : 

• Ils sont constitués de plastique qui se dégrade sous l’action du soleil ou du gel. Ce qui peut polluer votre sol.
• S’ils sont mal installés, l’efficacité est nulle.
• Ils peuvent empêcher les insectes auxiliaires et pollinisateurs d’accéder à la culture.

Si vous souhaitez néanmoins utiliser ces filets, nous vous recommandons d’acheter un produit de qualité résistant aux UV. Pensez également à les enlever dès que la période à risque est passée.

Le piégeage des mouches des légumes

Des pièges chromatiques englués peuvent être installés dans la culture au moment du semis ou du repiquage. Ils peuvent être couplés avec l’usage d’une phéromone ou d’un attractif.

Nous déconseillons néanmoins leur utilisation car ces pièges collants ne sont pas sélectifs et vont capturer plus d’insectes utiles que de mouches des légumes…

Les traitements biologiques à base de nématodes pour éliminer les asticots

Les différents asticots des mouches des légumes se développant dans les parties souterraines des plantes peuvent être éliminés grâce à un traitement naturel et bio : les nématodes entomopathogènes ! 

Ces nématodes sont de petits vers invisibles à l’œil nu et qui se déplacent dans le sol en quête de proies à parasiter. Lorsqu’un nématode rencontre une larve de mouche des légumes, il pénètre à l’intérieur, la tue et se multiplie à l’intérieur avant de ressortir partir en chasse !

Suivant les différentes espèces de mouches des légumes, les périodes d’applications varient.