Les tigres ou punaises réticulées
La famille des Tingidés
Les tingidés sont de petites punaises plates qui sont caractérisées par la présence d’ailes et d’un pronotum (partie supérieure du thorax) réticulés. La réticulation se définit par un réseau qui forme des motifs caractéristiques en mosaïques ou en dentelles. Cela lui vaut également le nom de punaise dentellières. Suivant les espèces de tigre, elle peut être de différente couleur et présentée ou non des motifs plus foncés.
Les tingidés vivent sur la face inférieure des feuilles où ils ponctionnent de la sève pour se nourrir. Bien qu’il existe des espèces qui ne posent pas de problèmes, ce sont essentiellement des ravageurs qui affaiblissent les plantes.
Les principales espèces de tigres
Le tigre du platane, Corythucha ciliata
C’est sans nul doute le plus connu et le plus redouté. Il est très fréquent en ville où il occasionne des nuisances pour les terrasses et les véhicules situés en dessous. Les platanes perdent leurs feuilles prématurément et se retrouvent affaiblis.
Le tigre du poirier, Stephanitis piri
Ce tigre de plus en plus présent cause des problèmes dans les vergers de poiriers. Lorsque les attaques sont massives, les poiriers perdent de leur vigueur et ont du mal à fructifier.
Le tigre du rhododendron, Stephanitis rhododendri
Ce tigre qui ne vole pas s’attaque essentiellement aux rhododendrons. Il est problématique en cas de forte infestation qui peuvent détruire l’intégralité du feuillage.
Le tigre du chêne, Corythucha arcuata
Ce ravageur introduit récemment s’attaque essentiellement aux chênes, mais aussi aux érables, châtaigniers, rosiers et framboisiers.
Le tigre de l’amandier, Monosteira unicostata
Ce petit tigre (2 mm) est essentiellement présent dans le Sud de la France. Il occasionne des dommages aux amandiers, poiriers et peupliers.
Le tigre du piéris, Stephanitis takeyai
Cette espèce de punaise réticulée s’attaque aux plantes de terre de bruyère, les Ericacées. En cas de pullulation, elle peut occasionner la mort de la plante.
Il existe également d’autres espèces de tigres qui peuvent être problématiques mais qui ne sont pas encore présentes en France. C’est le cas du tigre du tilleul et du tigre du noyer.
Les nuisances provoquées par les punaises réticulées
En piquant les plantes pour se nourrir, les tigres provoquent plusieurs types de dégâts :
- Des dégâts esthétiques : les feuilles piquées par le rostre des punaises vont présenter de petites nécroses. Les feuilles deviennent marbrées, avec des tâches blanches, jaunes et brunes…
- Un affaiblissement de la plante : les feuilles attaquées chutent prématurément, il y a donc une réduction de la photosynthèse. Les tigres produisent également une grande quantité de déjections qui restent collés sous les feuilles. Les orifices respiratoires se retrouvent bouchés ce qui empêche le bon fonctionnement de la plante. Les déjections sont également sucrées, lorsqu’elles tapissent le feuillage, elles forment un terreau favorable au développement d’un champignon noir : la fumagine. Il forme un feutrage noir qui va recouvrir le végétal et nuire à la photosynthèse.
- Des transmissions de maladies : c’est le cas du tigre du platane. En piquant la feuille, il pourrait transmettre des maladies telles que le chancre doré ou l’anthracnose du platane.
- Des désagréments pour les terrasses et les véhicules situés sous des arbres infestés (souillures à cause des déjections, chutes de tigres…).
Comment lutter contre les tigres des plantes ?
Les punaises réticulées sont des insectes favorisés par les temps chauds et secs, compte tenu du contexte actuel, les infestations gagnent en intensité.
La lutte contre les tigres repose sur plusieurs axes :
- Tout d’abord favoriser la biodiversité à proximité immédiate des plantes sensibles. Cela passe par l’implantation de jachères fleuries ou de haies champêtres (comprenant des espèces locales).
- Un traitement biologique avec des nématodes Sf contre les tigres. Les nématodes Sf sont de petits vers plats invisibles à l’œil nu qui parasitent les insectes. Ils sont à pulvériser sur la plante, généralement pour éliminer les stades hivernants du tigre.
- L’utilisation d’insectes auxiliaires tels que les larves de chrysopes anti tigres. Ce sont de petits insectes prédateurs qui se nourrissent de punaises réticulées dans le feuillage des plantes attaquées.
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