Mouches du terreau / Sciarides
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La mouche du terreau, symptômes d’une attaque et traitements naturels
Des petits moucherons noirs volent de partout dans votre maison et vos plantes semblent dépérir ? Il s’agit probablement de mouches du terreau, appelées également sciarides. Cette petite mouche a la particularité de pondre ses œufs dans la terre de vos plantes d’intérieur. Il en sort de petits asticots blancs qui vont se nourrir des racines… Vos plantes d’intérieur vont végéter, jaunir malgré les arrosages, puis finir par mourir si rien n’est fait.
Heureusement il existe plusieurs solutions pour s’en débarrasser définitivement !
Vous trouverez ici toutes les informations pour identifier les symptômes d’une attaque de mouches du terreau, ainsi que les différentes solutions de piégeages et les traitements naturels à base de nématodes.
Les moucherons du terreau ou sciarides, carte d’identité de ce ravageur de plantes d’intérieur
Reconnaître la mouche du terreau
Commençons par un peu de classification : les mouches du terreau appartiennent à l’ordre des Diptères et plus précisément au Nématocères qui regroupe en son sein les moustiques, les tipules, les chironomes et les anophèles. Elles sont donc plus proches des moustiques que des mouches domestiques !
Elles portent de nombreux noms : mouche du terreau, sciarides, moucherons de terreau, mouches des plantes, moucherons des champignons… Et il existe plusieurs espèces qui appartiennent toutes à la famille de sciaridées. On distingue 2 grands genres : Bradysia (plus de 500 espèces) qui s’attaque essentiellement aux plantes et Lycoriella qui est un ravageur d’importance dans les cultures de champignons.
De manière générale, les mouches de terreaux ont une morphologie similaire :
- Les œufs : ils sont minuscules (0,1 à 0,25 mm), de couleur blanche à jaune suivant les espèces. Ils se trouvent généralement en surface du terreau.
- Les asticots : ce sont de petites larves blanches et légèrement translucides. Elles ont une tête brune à noire caractéristique et elles sont dépourvues de pattes. A la fin de leur développement, elles atteignent 5 à 12 mm de longueur.
- Les pupes : il s’agit du stade intermédiaire entre la larve et l’adulte chez les mouches. Elles ont l’aspect d’une petite chrysalide jaunes à marron mesurant de 2 à 5 mm suivant les espèces.
- Les moucherons adultes : leur taille varie là aussi suivant les espèces. De manière générale elle est comprise entre 1 et 5 mm de long. Ils sont de couleur grise à noire. Ils ont une forme relativement allongée, avec de longues pattes et de longues antennes.
Il existe également d’autres petits moucherons que l’on peut rencontrer dans les maisons et avec lesquels elles peuvent être confondus :
Les mouches à fruit ou mouches du vinaigre :
Ce sont de petites drosophiles (Drosophila melanogaster) qui volent dans les cuisines, à proximité des corbeilles de fruits, du vin ou du vinaigre. Elles sont de couleur jaunâtre à orangée et mesurent 3 à 4 mm de long. Une de leur particularité est la couleur rouge vif de leurs yeux. Sa localisation dans la maison ainsi que sa couleur et ses yeux permettent de les différencier facilement des mouches du terreau. Contrairement à ces dernières, elles n’occasionnent pas de dégâts.
Les mouches du drain :
Ces petites mouches très proches des sciarides ressemblent à de petits papillons de nuit. Elles mesurent 1 à 5 mm de long et sont recouvertes de poils grisâtres. Elles se développent dans les canalisations, notamment celles qui sont peu utilisées. Elle est attirée par les eaux stagnantes et la matière organique. Il n’est donc pas rare de l’observer dans des pots de plantes adorant l’humidité, telles que les papyrus. Contrairement à la mouche des terreaux, elles ne font pas de dégâts.
Biologie de la mouche de terreau
Les mouches de terreau adultes ne se nourrissent pas, ou alors très peu. Elles n’occasionnent pas de dégâts à vos plantes.
Peu de temps après s’être accouplées, les femelles partent à la recherche d’un lieu pour pondre. La mouche des terreaux affectionne particulièrement les substrats riches en matière organique (comme le terreau) et l’humidité. Elle dépose ses œufs par petits paquets à la surface du sol et à proximité des racines. Chaque femelle pond en moyenne 50 à 300 œufs durant leur courte vie (une semaine).
Il en sort de petits asticots qui vont se nourrir dans un premier temps de matières organiques en décomposition, de champignons, de moisissures et d’algues. Ce n’est que plus tard qu’ils s’attaquent aux poils des racines, puis aux racines elles mêmes et parfois aux jeunes tiges !
A la fin de son développement, la larve entre en nymphose dans une interstice du sol.
Quelques jours après, un moucheron sortira de la pupe et un nouveau cycle redémarrera ! Il faut compter 3 à 6 semaines entre l’œuf et le stade adulte. Les générations peuvent se succéder toute l’année tant que les températures restent supérieures à 15°C.
Quelles sont les plantes sensibles aux moucherons de terreau ?
Les plantes d’intérieur : Toutes les plantes d’intérieur peuvent être attaquées par les mouches de terreau. Il leur suffit d’un substrat riche en matière organique et humide pour se développer !
Les boutures : Les larves de mouche de terreau ont un faible pour les jeunes plants qui ont un système racinaire encore fragile et peu développé. Les boutures sont donc particulièrement sensibles…
Les semis sous serre : Les jardiniers faisant eux même leurs semis de plantes potagères ou d’aromatiques sont régulièrement confrontés à ce problème. En effet, toutes les conditions sont réunies pour favoriser le développement de ces moucherons : un environnement clos et très humide, un terreau riche en matière organique, de jeunes plantules et une température chaude et constante.
Les plantes aromatiques en intérieur : Les plantes aromatiques lorsqu’elles sont cultivées sous serre, à l’intérieur ou sur le rebord d’une fenêtre sont particulièrement sensibles aux mouches de terreau.
Les champignons : Les sciarides sont la principale problématique rencontrée par les cultivateurs de champignons. En effet, les larves de ces moucherons vont se nourrir du mycélium et vont trouver des conditions de température et d’humidité idéale pour leur prolifération.
D’où viennent les mouches du terreau ?
C’est une question qui revient régulièrement, comment ces moucherons se retrouvent-ils dans nos plantes d’intérieur ?
Il peut y avoir plusieurs sources d’infestation :
- L’acquisition de nouvelles plantes contaminées. C’est le principal vecteur de propagation des mouches de terreau. Méfiez vous des échanges, dons ou achats entre particuliers, vous pouvez récupérer une plante infestée ! Ceci est aussi valable pour des végétaux achetées en jardinerie.
- L’achat d’un terreau contaminé est aussi l’une des principales sources de contaminations. Privilégiez des terreaux de bonne qualité et évitez les premiers prix.
- La contamination de vos plantes d’intérieur eut aussi se faire à l’hiver, lorsque vous entrez des plantes d’extérieur pour les protéger du froid. Elles sont susceptibles d’avoir été contaminées par des sciarides.
- Un autre moyen de contamination plus insidieux a lieu lorsque vous aérez votre maison ou appartement. Il ne faut pas oublier que les sciarides sont des insectes sauvages, présents en grand nombre à l’extérieur. En ville, elles peuvent également passer aisément d’un appartement à l’autre.
Symptômes et dégâts causés par une attaque de mouches de terreau
Il existe des signes qui indique que des mouches de terreau s’attaque à vos plantes, et ceci avant l’apparition de dégâts majeurs :
La présence de petits moucherons noirs de quelques millimètres sur les fenêtres, à la surface du terreau, sur les pots, ou bien qui s’envolent lorsque le feuillage bouge.
Des plantes qui semblent végéter alors que les conditions sont idéale. Quelques feuilles peuvent jaunir sans que cela soit alarmant.
En se développant, les larves de sciarides s’attaquent aux tissus vivants des plantes (racines, tiges et collets). Et lorsque l’infestation prend de l’ampleur, les dégâts deviennent bien visibles… La plante jaunit puis flétrit, comme si elle manquait d’eau alors que le terreaux est humide. Ceci vient du fait que les racines sont détruites… Votre plante ne peut plus s’hydrater correctement.
Toutes ces plaies occasionnées par les morsures d’asticots de mouche de terreau sont propices à l’installation de champignons responsables de pourrissement des racines.
Si rien n’est fait votre plante risque fortement de mourir.
Se débarrasser définitivement des mouches du terreau
Les invasions de mouches de terreaux concernent toutes les personnes ayant des plantes chez eux. Si le problème n’est pas pris sérieusement en compte, elles reviennent systématiquement, ce qui peut décourager les passionnés de plantes d’intérieur. Heureusement il existe des solutions efficaces qui permettent de les éliminer de manière durable !
Les bons gestes à adopter pour limiter les infestations de mouches du terreau
Mieux vaut prévenir que guérir :
- Tout commence lors de l’acquisition d’une nouvelle plante, contrôlez-la avant de l’acheter. Si vous observez des petits moucherons noirs qui courent sur le pot ou qui s’envolent du feuillage lors de la manipulation, ne la prenez pas ! Si tout va bien, une fois à la maison, nous vous recommandons d’effectuer une quarantaine d’une durée d’un mois. Isolez votre plante dans une pièce à part, et contrôlez-la régulièrement. Vous pouvez vous aider de pièges jaunes englués qui vous permettront de détecter la présence ou non de ces petits moucherons.
- Lors de l’achat d’un terreau pour rempoter vos plantes, privilégiez un terreau de qualité ou un terreau ou vous n’avez jamais constaté de problèmes.
- La mouche des terreaux est attirée par les terreaux riches en matières organiques. Veillez à ne pas trop fertiliser vos plantes.
- Les sciarides se développent dans les substrats gorgés d’eau, limitez les arrosages au maximum. Pensez également à drainer le fond du pot avec des cailloux ou des billes d’argiles. De même, lors des arrosages, ne laissez pas d’eau stagnante dans les soucoupes ou dans les caches pots.
- Si jamais vos plantes sont déjà contaminées et que cela n’est pas trop fastidieux, nous vous recommandons de commencer par un rempotage et un nettoyage minutieux des racines. Vous pourrez ensuite passer aux traitements …
Un traitement naturel et bio : les nématodes contre les mouches du terreau
Il existe une solution très efficace qui donne de meilleurs résultats que des produits chimiques : l’utilisation des nématodes entomopathogènes Steinernema feltiae (SF).
Les nématodes entomopathogènes sont de petits vers ronds invisibles à l’oeil nu, qui ont la particularité de parasiter et de se développer à l’intérieur des insectes. Ils sont traditionnellement utilisés par les professionnels pour lutter contre les mouches de terreaux dans les cultures sous serre ou bien par les cultivateurs de champignons. Ils vont agir comme un puissant insecticide en éliminant la quasi-totalité des larves présentes au moment du traitement !
Les nématodes SF que nous commercialisons se présentent sous 2 formes, chacune ayant un usage spécifique :
Action choc et immédiate : Les nématodes SF sous forme d’une poudre mouillable, à utiliser en arrosage.
Ils sont à utiliser en cas d’infestations de sciarides. Une fois diluer dans l’eau d’arrosage, ils vont parasiter l’ensemble des larves présentes dans vos pots. Pour une efficacité maximale, nous vous conseillons d’effectuer 2 traitements à 15 jours intervalle. Pour cela, vous pouvez commander une dose supérieure en nématodes : utilisez une première moitié du sachet à réception, puis refermez et stockez l’autre moitié au réfrigérateur. Vous pourrez l’utiliser 15 jours plus tard.
En préventif ou pour éviter les ré-infestations : Les nématodes SF encapsulé dans des billes pour une diffusion lente et progressive.
Les nématodes encapsulés ont une diffusion progressive sur une durée de 4 semaines. Ils sont conseillés en préventif, au moment du rempotage. Ou bien en curatif suite à un traitement aux nématodes SF en poudre pour éviter des ré-infestations.
L’application des billes est très simple, il suffit de les insérer dans des petits trous faits avec une ponte de crayons, tout autour de la plante.
Les pièges englués jaunes
Les pièges englués jaunes, lorsqu’ils sont utilisés seuls, ne suffisent pas à éliminer l’ensemble des mouches de terreau. Mais ils viennent en complément d’un traitement aux nématodes. En effet, ils permettent de capturer un grand nombre d’adultes et donc de compléter l’action des nématodes qui se fait sur les larves uniquement.
Un autre de leur usage est préventif, il permet de détecter précocement les invasions de mouches de terreau. Contrôlez vos pièges englués chaque semaine. Si vous constatez que des moucherons ont été capturés, faites immédiatement un traitement en arrosant vos plantes avec des nématodes SF anti mouches de terreau.
Un acarien prédateur des asticots et pupes des moucherons de terreau
Il existe un acarien prédateur vivant dans le sol qui consomme les larves et les pupes de mouches du terreau : Hypoaspis (Stratiolaelaps scimitus).
Ce petit prédateur terricole vit dans les premiers centimètres du sol et s’attaque à de nombreuses larves et acariens du sol. En plus des larves de mouches du terreau, il est capable de se nourrir de nymphes de thrips.
L’utilisation des nématodes SF et des acariens prédateurs en même temps est possible.
L’utilisation d’Hypoaspis est particulièrement recommandée pour des terrariums contenants des NAC (Nouveau animaux de compagnie), tels que des oiseaux, reptiles, araignées, insectes où l’application des nématodes ou autres insecticides même biologiques est impossible. Il permet de se débarrasser des moucherons de terreaux, sans utiliser de traitements nuisibles pour vos animaux de compagnie.
Savon noir, sable et autres recettes de grand-mère contre les moucherons de terreau
Sur internet, on voit fleurir de nombreuses astuces et conseils pour éliminer les mouches de terreau, mais attention, toutes ne se valent pas et certaines peuvent être dangereuses pour vos plantes !
- Le sable : Appliquer une couche épaisse de sable en surface de des pots empêcherait les moucherons de venir pondre. Cependant, les larves déjà présentes au moment de l’application du sable vont continuer de se nourrir des racines de vos plantes et donc de faire des dégâts. Le sable ne constitue donc qu’une solution partielle, pour limiter les nouvelles pontes.
- La cannelle : L’utilisation d’une décoction de cannelle en arrosage aurait des effets répulsifs sur les mouches de terreau et limiterait le développement des pourritures racinaires.
- Le marc de café : De manière générale, le café a des effets répulsifs contre de nombreux insectes. Appliqué à la surface des pots, il dissuaderait les mouches de terreaux de venir pondre. Mais attention, cela n’offre qu’une protection partielle et il faut savoir que le café inhibe la croissance des plantes (il faut plusieurs années de compostage avant d’avoir des effets positifs, contrairement aux idées reçues). Vos plantes d’intérieur risquent de végéter pendant de nombreux mois.
- Le savon noir : On peut parfois lire que de diluer du savon noir dans de l’eau et le vaporiser sur les plantes et sur le terreau éliminerait les sciarides. Mais ceci n’a jamais été démontré, nous vous déconseillons cette solution qui peut au contraire affecter le développement de la plante en modifiant le pH du substrat.
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