Doryphores
Connaitre et reconnaitre le Doryphore
Le Doryphore (Leptinotarsa decemlineata), identification et traitements naturels
Ravageur des plantes de la famille des Solanacées, et notamment de la Pomme-de-terre pour laquelle on le connait, le Doryphore est un coléoptère de la famille des Chrysomélidés.
Les stades larvaires et adultes consomment les feuilles des Solanacées et les individus, autant gourmands que prolifiques peuvent rapidement ruiner une culture toute entière une fois qu’ils y ont élu domicile.
Sur cette page, vous trouverez toutes les informations nécessaires pour identifier et connaître ce coléoptère, ainsi que les différentes méthodes naturelles pour vous en débarrasser.
Savoir identifier le Doryphore et connaître sa biologie
Cet insecte est généralement simple à reconnaitre, quel que soit son stade.
Les pontes de doryphores sont facilement identifiables. Vous pourrez retrouver sous les feuilles des amas d’œufs, de couleur jaune vif, et d’une taille variant de 1,5 à 2 mm de long pour environ 1 mm de large en moyenne. Ces pontes peuvent dénombrer de 20 à 40 œufs.
La larve de doryphore mesure environ 10 mm et dispose d’une tête noire portant six ocelles. On relève deux antennes ainsi qu’une paire de mandibules lui servant à consommer le feuillage des pommes de terre. Son thorax est orangé (pouvant aller parfois jusqu’au rouge) sur la partie antérieure, et noir sur la partie postérieure. Les larves disposent de trois paires de pattes noires. Leur abdomen est intégralement orangé-rouge avec des rangées de points noirs alignés sur chaque côté.
L’espèce possède comme la majorité des insectes un stade de nymphe entre ses différents stades larvaires et le stade adulte. La nymphe est translucide avec des nuances de beige. Ce stade s’effectue dans le sol à une profondeur approximative de 10 centimètres et l’adulte sort de la nymphe sous terre.
Le stade adulte est le plus aisé à identifier : il est quasi impossible de le confondre avec une autre espèce en France métropolitaine. Les individus adultes mesurent de 8 à 13mm. Leur corps en ovale large et bombé est dépourvu de poils. Le pronotum est rouge orangé marqué de nombreuses taches noires et les élytres sont d’une coloration caractéristique jaune-crème avec 10 rayures noires longitudinales (5 sur chaque élytre). Les appendices sont rouges-orangés avec les tarses et les antennes noirs. Les antennes sont courtes, et s’épaississent progressivement vers l'apex.
Concernant son cycle de vie, la femelle commence à pondre après une quinzaine de jours suite à sa sortie du sol et elle pond au cours de sa vie de 800 à 3000 œufs. Cet insecte peut faire une à deux générations par an si les conditions favorables sont réunies, sachant qu’il a une préférence pour les climats chauds et secs. Le doryphore passe par quatre stades larvaires, qui peuvent s’étaler de 10 à 20 jours, avant d’atteindre son stade nymphal dans lequel il restera approximativement la même durée. Une fois les sols réchauffés à une température de 15°C, les adultes sortiront naturellement. La durée de l’œuf à l’adulte est donc d’environ d’un mois à un mois et demi, mais peut descendre à 15 jours si les conditions du milieu sont très favorables.
Les origines et la répartition des Doryphores
Leptinotarsa decemlineata est originaire du Mexique. Arrivé en France dans les années 1920 dans la région bordelaise, il s’est ensuite répandu progressivement pour être finalement omniprésent dans toute l’Europe à partir des années 1960, causant des pertes de récoltes parfois totales.
Souvent accusé à tort de la grande famine irlandaise qui s’est produit entre 1845 et 1852, il ne peut en être responsable car il est arrivé postérieurement à cette période. Cette dernière était en fait le fruit d’une pratique monoculturale de la Pomme-de-terre doublée de l’arrivée d’un violent champignon : le Mildiou.
Dégâts sur les cultures et élimination du ravageur
Espèces ciblées par ce coléoptère ravageur et dégâts provoqués
Que ce soit à l’état larvaire ou adulte, les Doryphores sont de redoutables herbivores qui s’attaquent au feuillage des plantes. Leur espèce hôte de prédilection reste la Pomme-de-terre mais en France, ils peuvent également s’en prendre à d’autres espèces de la famille des Solanacées, telles que les tomates ou les aubergines.
Ils peuvent aussi attaquer d’autres espèces de solanacées sauvages comme la Morelle noire ou la Datura, qui font donc de bons leurres à planter assez loin de vos cultures pour les attirer. Attention cependant, ces deux espèces sont hautement toxiques pour nous.
Il est bon de savoir qu’en plus de consommer le feuillage des solanacées, le doryphore peut se révéler être vecteur de transmission de maladies en passants de plants en plants, notamment pour les tomates.
Comment savoir si vous avez des Doryphores
Lorsque vous cultivez des pommes de terre, du fait de la prolifération rapide de Leptinotarsa decemlineata, il est préférable de contrôler régulièrement votre culture pour voir si vous constatez la présence de larves ou d’adultes sur le feuillage. Le principal constat que vous pourrez faire, autre que leur présence, sera les feuilles et tiges grignotées. Toutefois, ces insectes n’ont pas de préférence pour une activité nocturne donc vous pourrez les voir à l’œuvre tout au long de la journée, ce qui permet assez aisément de confirmer leur présence. On estime qu’en terme de consommation de feuillage, une larve mange 35 à 40 cm² tout au long de son cycle alors qu’un adulte est quant à lui capable de faire disparaitre quasiment 10cm² par jour. En sachant que ce coléoptère peut vivre jusqu’à 2 ans si les conditions sont favorables et qu’il survit à l’hiver, il est donc important de détecter sa présence au plus tôt dans la culture.
Comment se débarrasser des Doryphores
Techniques de lutte contre les Doryphores
La technique d’élimination la plus efficace mais pas la moins pénible reste le ramassage manuel des adultes que vous voyez se déplacer sur la plante. Cela demande cependant une action quotidienne ou tous les deux jours maximums, jusqu’à ne plus en voir. Il vous faudra aussi surveiller vos plants ultérieurement pour vérifier qu’aucun individu ne réapparaisse. Si vous arrivez à détruire une grande partie des adultes à leur sortie de terre, c’est déjà un bon travail de prophylaxie sur la saison ! Une fois capturés, vous pourrez les mettre dans un sac hermétique et vous pourrez les passer 24h au congélateur pour être sûr de les éliminer.
Vous pourrez doubler cette action d’un écrasage des larves que vous visualiserez sur les tiges et les feuilles.
La macération huileuse d’ail peut également avoir un effet insectifuge en pulvérisation foliaire.
Comment limiter les invasions de Doryphores
Il existe des solutions préventives pour se prémunir des doryphores, notamment en se référant à quelques bonnes pratiques culturales.
La première est d’espacer vos rangs de patates. De cette manière vous ne faciliterez pas leur prolifération.
Ensuite, comme cet insecte hiverne dans le sol, si vous procédez à une rotation des cultures, vous bloquerez, ou au moins freinerez son cycle de développement.
Enfin, il est possible de cultiver à proximité directe des pommes-de-terre des espèces ayant un effet répulsif sur les doryphores, c’est le cas des alliacées, ou encore de certaines aromatiques qui émettent une forte odeur comme la menthe ou le basilic.
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