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C’est une espèce de coléoptère de la sous-famille des scolytes (Scolytinae). C’est un des plus importants ravageurs forestiers européen qui se reproduit dans l’écorce des arbres hôtes, principalement sur des épicéas, et occasionnellement sur d'autres conifères comme les pins.
Vous trouverez sur cette page les informations sur la biologie du scolyte, ainsi que les moyens de lutte existant.
Tout savoir sur les scolytes : Identification, biologie et dégâts
Symptômes d'infestation et dommage
Pour savoir si vos arbres sont touchés par les scolytes, vous pouvez vérifier de la sciure apparaît sur l’écorce. Peu de temps après, les pics commencent à rechercher des coléoptères et des larves. Ils font tomber des parties de l'écorce. Celle-ci auparavant grise devient rougeâtre, et si elle a été enlevée jusqu'au bois, les troncs deviennent blanchâtres. Les morceaux d'écorce brisés se trouvent aux pieds des arbres infectés.
Les traces typiques de la reproduction des scolytes se trouvent sous l’écorce : Il y a deux à trois galeries larvaires principales qui s'étendent le long de l'axe du tronc, et des galeries larvaires secondaires qui se ramifient transversalement et se terminent dans la loge de la pupe, devenant de plus en plus larges.
Normalement, l'épicéa peut repousser les insectes en sécrétant de la résine, qui peut être toxique. Cependant, s’il est affaibli d’une manière ou d’une autre (sécheresse, blessure ou maladie), il peut être submergé par un nombre assez restreint de scolytes.
L'alimentation des coléoptères, mais principalement des larves, interrompt le flux de sève du phloème descendant dans l'écorce. En conséquence, la sève s'accumule dans la zone du collet et les racines ne sont plus approvisionnées. Cela entraînera la mort de l'arbre si l'infestation est suffisamment intense.
Les couronnes de l'épicéa commencent à changer de couleur par le bas. En raison de l'interruption du flux de sève, les aiguilles de la cime des arbres infectés deviennent généralement rouges de bas en haut. Les couronnes rouges sont visibles de loin. S'il y a un bon approvisionnement en eau, des aiguilles vertes tombent également de l'arbre. Ceux-ci peuvent alors être trouvés en grand nombre sous les arbres infectés. Lorsque le temps est optimal pour la reproduction des nuisibles (sec, chaud, sans vent), ils se multiplient en masse et les peuplements d'épicéas affectés peuvent mourir sur de grandes surfaces.
Une infestation provoque en plus des dommages économiques en raison de la réduction de la valeur du bois. Les coléoptères portent sur leur corps des spores fongiques, qu'elles transfèrent aux arbres infectés. Il en résulte la coloration bleue typique de l'aubier, visible sur le tronc et les extrémités des sections du tronc.
Comment identifier les Ips typographus
Avec une longueur de 4 à 5 mm, ces coléoptères sont des scolytes relativement gros. Les jeunes coléoptères sont de couleur brun clair et ont beaucoup de longs poils jaunâtres à brunâtres. À mesure qu'ils vieillissent et que leur maturation progresse, ils deviennent plus foncés jusqu'au brun noir et leur pilosité diminue. Ils ont un corps cylindrique et légèrement élargi à l'arrière. La tête n'est pas visible de dessus car elle est surmontée du pronotum, une partie supérieure du prothorax des insectes. Les élytres sont ornées de 8 dents (4 de chaque côté). La troisième partie du pied est cylindrique. Les antennes sont fortement avancées au milieu. Le mâle possède une bosse frontale plus développée et des dents plus fortes à la base ainsi que des poils plus courts au milieu du septième segment abdominal (dimorphisme sexuel).
Le cycle de développement des scolytes
À une température d’environ 16 degrés, les coléoptères hivernants commencent leur vol. Les mâles forent généralement un tube d'entrée dans les épicéas plus épais et créent un réseau de ponte. Une à deux femelles les rejoignent et creusent des galeries de ponte parallèles aux fibres du bois, en déposant les œufs dans les encoches de ponte. Dès que la larve éclot, elle creuse un tunnel au bout duquel elle finit par se nymphoser après 3 à 4 semaines et trois stades larvaires. Les scolytes nouvellement éclos restent sous l'écorce jusqu'à ce qu'ils atteignent leur maturité sexuelle et ils s’envolent ensuite pour coloniser d'autres arbres hôtes. Les jeunes adultes tout comme les larves se nourrissent sous l’écorce – ce qui forme des schémas alimentaires typiques et mène à un détachement de l'écorce du tronc. Le développement complet du coléoptère prend environ 7 à 12 semaines. Normalement, une à deux générations émergent par an, en fonction de la température ambiante. .
Les Scolytes trouvent de nouveaux arbres hôtes grâce à des phéromones attractives. Pendant leur vol, les mâles reçoivent des signaux olfactifs des arbres environnants. Les substances de signalisation (kairomones) sont absorbées via les massues d'antennes, notamment par les épicéas affaiblis et incitent les mâles à s'approcher des arbres hôtes potentiels. Si les stimuli olfactifs reçus correspondent aux caractéristiques mécaniques (par exemple la structure de l'écorce), les mâles commencent l'attraction secondaire pour attirer les femelles.
Comment lutter contre les scolytes ?
Le scolyte est un ravageur répandu au niveau européen et sa lutte ne peut réussir qu’à un large niveau. Son éradication complète est illusoire. C'est de la même manière impossible d’éviter une prolifération massive. Il existe cependant des mesures préventives pour les infestations d'épicéas.
Le coléoptère est particulièrement dépendant de la météo et son développement est influencé par les éléments météorologiques tels que les orages et le vent fort qui peuvent lui être favorables en créant des blessures aux arbres. Les temps chauds et secs sont également néfastes pour les épicéas, ils n’ont plus assez d’énergie pour se défendre contre les scolytes. Si les forestiers ne peuvent pas influencer ces premiers facteur, ils peuvent veiller à ce que la disponibilité des sites de reproduction soit réduite : plus l’enlèvement du bois et l’élimination des arbres malades est rapide, moins les scolytes disposeront de nouveaux endroits hôtes.
En cas d'infestation aiguë de ravageurs, les arbres infectés doivent être reconnus par les symptômes décrits ci-dessus et enlevés dans les plus brefs délais. Si les coléoptères sont déplacés vers des endroits où ils ne peuvent pas trouver de matériel propice à la reproduction, ils ne peuvent pas causer de dégâts supplémentaires. Les œufs et les larves peuvent être rendus inoffensifs en enlevant l'écorce. Les coléoptères peuvent survivre au moins partiellement à l’écorçage et infester d’autres arbres. Si des coléoptères sont trouvés dans l’écorce, celle-ci doit être retirée de la forêt ou détruite pour un contrôle efficace. Il s'agit probablement de la solution la plus économique et la plus efficace, hormis un risque d'écorçage partiel causé par le débardage et d’une fuite des insectes arrivés en fin de développement.
Afin de rendre les coléoptères inoffensifs, des insecticides de contact peuvent également être appliqués en cas d'urgence sur les troncs, qui tuent les coléoptères lorsqu'ils forent ou sortent. Cependant, l'effet de ce traitement n'est pas durable, comme l'ont montré diverses études forestières, et après 5 semaines d'application, on peut observer un effet réduit sur les coléoptères.
L’utilisation de phéromones d’agrégation du scolyte permet d’attirer de nombreux individus sur un site déterminé où on peut les détruire. C’est pourquoi lors de précédentes infestations, le piégeage à l’aide de phéromones sur des arbres-pièges ou dans des pièges artificiels a été utilisé. L’expérience a montré que dans le meilleur des cas un piège artificiel permettait de capturer environ 10 000 scolytes et un arbre-piège quelques dizaines de milliers. Ces chiffres sont à mettre en comparaison de la « production » d’un mètre-cube de bois colonisé : environ 30 000 scolytes. Il faudrait donc au minimum un arbre piège ou 3 à 10 pièges artificiels par arbre scolyté pour capturer la population croissante. C’est pour cette raison que ce type piégeage peut être coûteux et montré rapidement ses limites sur des très grandes surfaces forestières.