Cochenilles : traitements bio et naturels

Les différentes espèces de cochenilles farineuses

On retrouve principalement trois espèces de cochenilles farineuses :

La cochenille farineuse de l'oranger, Planococcus citri est très répandue au niveau mondiale. Bien que majoritairement rencontrée sur les agrumes (orangers, citronniers, mandariniers, clémentiniers, pamplemoussiers...) elle est très polyphage et peut s'attaquer à des espèces fruitières, légumières (concombres, tomates, melons, aubergines....) et ornementales (ficus, rosiers, gerbéras, scheffléras, kalanchoés, crotons....).

La cochenille farineuse de la vigne, Pseudococcus affinis, rencontrée sur vignes, tomates et certaines cultures ornementales comme la passiflore. La cochenille farineuse de la vigne ressemble fortement à la cochenille farineuse de l'oranger mais la première dispose de petites queues à l'extrémité abdominale.

La cochenille farineuse à longue queue ou cochenille des serres, Pseudococcus longispinus, est principalement rencontrée en milieux chauds comme les serres. Elle s'attaque essentiellement aux plantes ornementales à l'instar des crotons. Elle se distingue par la présence de longues queues à l'extrémité de son abdomen.

Des cochenilles farineuses de l'oranger
et de la vigne sur feuilles de rosiers

Traitements naturels contre les cochenilles farineuses

Les cochenilles farineuses prélèvent la sève élaborée des plantes et de ce fait produisent beaucoup de miellat. Cette substance sucrée est très propice au développement d'un champignon noir, la fumagine, qui va petit à petit recouvrir les feuilles de la plante et empêcher la photosynthèse. Afin de nettoyer les plantes du champignon et du miellat, vous pouvez appliquer du savon noir

En conditions fraîches, les populations de cochenilles farineuses peuvent être régulées naturellement par des lâchers de chrysopes.

Enfin, dans certains cas difficiles, comme cela peut être le cas en cas d'énormes attaques ou de conditions très chaudes, il est recommandé d'utiliser un insecticide biologique à base d'huile végétale de colza.

Les cochenilles à carapace

Ces espèces de cochenilles font partie de la famille des Coccidés. On les retrouve majoritairement sur des espèces ligneuses et pérennes et elles peuvent généralement effectuer une reproduction sexuée ou asexuée par parthénogenèse .  Elles possèdent toutes sur leur corps une carapace fermement fixée et très dure à dissocier. Il existe différentes sous espèces de cochenilles à carapace. Les deux principales sont les cochenilles lécanines et les cochenilles pulvinaires.

Les cochenilles lécanines

Les cochenilles lécanines ont la particularité de pondre leurs œufs sous leur corps. De ce fait, elles se bombent petit à petit, au fur et à mesure des pontes successives. Elles sont d'aspect sombre et ressemblent à des galles sur les tiges, tronc et branches. Il existe de nombreuses espèces de cochenilles lécanines dont :

• La cochenilles des caféiers, Saissetia coffeae, est une espèce tropicale que l'on retrouve souvent sous serres. Elle s'attaque à de nombreuses espèces ornementales comme les fougères, les ficus, les lauriers et vit sous la face inférieure des feuilles au niveau de la nervure médiane.
• La cochenille noire de l'olivier, Saissetia oleae, infeste les rameux des oliviers et parfois les feuilles, il en découle en cas de fortes prolifération, un affaiblissement de l'arbre et une une production importante de fumagine qui limite la photosynthèse.
• La cochenille du cornouiller, Parthenolecanium corni, est principalement retrouvé en vignes et dans les vergers sur de nombreuses espèces fruitières....
• Le pou des Hespérides, Coccus hesperidum, est une espèce de ravageur très commune sur les plantes d'intérieur comme les ficus, les scheffleras, les hibiscus les orchidées ou les fougères. Elle peut également s'en prendre aux palmiers et aux lauriers roses ainsi qu'à de nombreuses espèces cultivées sous serres.
• La cochenille tortue du pin, Toumeyella parvicornis, qui décime les pins dans le Sud de la France.

Les cochenilles pulvinaires

Les cochenilles pulvinaires, contrairement aux cochenilles lécanines, déposent leurs oeufs dans des ovisacs à l'arrière de leur passage.

Elle sont généralement de couleur foncée et leur ovisac de couleur claire.

Parmi celles ci on retrouve :

• La cochenille pulvinaire de l'hortensia, Pulvinaria hydrangeae, est une espèce très fertile. Elle est principalement rencontrée sous les feuilles des hortensias et autres hydrangeas mais elle peut également s'attaquer aux tilleuls et aux érables. Elle est reconnaissable à son gros ovisac duveteux et au corps rigide et brun.
• La cochenille pulvinaire du marronnier, Pulvinaria regalis, se fixe sur les parties ligneuses des Marronniers d'Inde, des érables, des sycomores, des lauriers, des cornouillers, des magniolias ...

La cochenille pulvinaire de l'hortensia peut
faire des dégâts sur les feuilles de nombreuses espèces ligneuses

Les traitements biologiques contre les cochenilles à carapace

Différents traitements sont efficaces contre les cochenilles à carapace. Le savon noir permet de nettoyer les plantes du miellat sécrété par les cochenilles. La coccinelle à virgules, Exochomus quadripustulatus, peut être relâchée pour chasser les cochenilles pulvinaires et la la cochenille noire de l'olivier. Enfin, un traitement d'hiver peut être réalisé à l'aide de l'insecticide végétal polyvalent pour lutter contre les fortes populations de cochenilles à carapace.

Les cochenilles à bouclier ou cochenilles diaspines

Contrairement aux cochenilles à carapace et aux cochenilles farineuses, les cochenilles à bouclier ne se nourrissent pas de la sève élaborée, mais du contenu des cellules végétales directement. Par conséquent, elles n’entraînent pas la production de miellat et son de ce fait parfois difficiles à repérer en l'absence de fourmis ou de fumagine. En revanche, elles peuvent transmettre des composés toxiques pour la plante qui peut alors perdre ses feuilles et dépérir. Ces cochenilles possèdent un bouclier de protection qui se dissocie facilement de leur corps. Cette protection peut être cireuse ou duveteuse, il est alors courant de les confondre avec les cochenilles farineuses. On les retrouve essentiellement sur  des espèces ligneuses.

Les différentes espèces de cochenilles à bouclier

Il existe différentes espèces de cochenilles diaspines. Parmi celles-ci, on peut citer :

• La cochenille du lierre, Aspidiotus nerii, est un ravageur des oliviers, des agrumes, des pruniers, des lauriers roses, du lierre et des palmiers. C'est une petite cochenille  qui peut déformer les agrumes ou les olives, et  conduire au dessèchement des branches atteintes. 
• Le pou de San José, Diaspidiotus perniciosus, est une cochenille à bouclier très prolifique et qui est principalement rencontré dans les cultures fruitières et notamment dans les vergers de rosacées à l'instar des pommiers, des poiriers, des pêchers et des pruniers. Le pou de San José est responsable des tâches sur les fruits. A noter que la coccinelle à virgule permettrait d'en contrôler les populations.

Traitement naturel contre les cochenilles à bouclier

Les cochenilles à bouclier ne sécrète pas de miellat, le savon noir a alors une efficacité limitée. En l'absence de prédateurs endémiques, nous vous recommandons donc uniquement l'utilisation de l'insecticide végétal polyvalent ou du traitement d'hiver.