La punaise diabolique, Halyomorpha halys, est un hémiptère (insecte piqueur suceur).
Il s’agit d’une grosse punaise, en effet, les adultes mesurent entre 12 et 17 mm de long pour 7 à 10 mm de large. Elle est le plus souvent grisâtre, mais elle peut également tirer sur des couleurs brunes à rougeâtres. Le pourtour de son abdomen présente une alternance de bandes blanches et noires.
Elle peut être confondue avec d’autres espèces de punaises françaises comme par exemple la punaise nébuleuse, Rhaphigaster nebulosa. Pour les distinguer : la punaise nébuleuse a une tête arrondie alors que la punaise diabolique possède une tête carrée. De plus, la punaise nébuleuse a des tâches arrondies sur sa membrane (partie en forme de losange à l’extrémité de l’abdomen) tandis que la punaise marbrée a des tâches allongées.
Les œufs de la punaise diabolique sont blancs, arrondis et pondus en un paquet appelé ooplaque.
Avant de devenir adulte, la punaise diabolique passe par 5 stades larvaires. Dans un premier temps, les larves sont orangées et restent statiques autour des œufs dont elles sont issues. Elles mesurent alors 2 mm.
Après une mue, elles atteignent le second stade larvaire et elles perdent leur couleur orange pour devenir grisâtre. De petites épines apparaissent également sur le pourtour de leur corps. Ceci permet de les distinguer des autres larves de punaise. Les antennes vont également présenter les mêmes marques blanches que celles des adultes.
Tout commence à la sortie de l’hiver (Mars – Avril). Les punaises quittent leur refuge hivernal pour rejoindre en volant les plantes dont elles vont se nourrir. Pour s’alimenter, la punaise diabolique pique les feuilles, tiges, fleurs et fruits avec son rostre pour en prélever le contenu. Elle a une préférence marquée pour les organes reproducteurs, à savoir les fleurs et les fruits !
Les accouplements ont lieu à partir du mois de Mai. Par la suite, les femelles débutent rapidement la ponte ! Les œufs sont déposés sur les feuilles par groupe de vingt, en amas appelés ooplaque. Les femelles pondent essentiellement en fin de printemps et en été. 3 à 6 jours plus tard, l’éclosion a lieu ! De petites larves noires et avec un abdomen orangé (premier stade larvaire) sortent des œufs et restent grouper tout autour. Ce n’est qu’après leur première mue (second stade larvaire) qu’elles commencent à se disperser sur la plante et à se nourrir. Une remarque importante : les larves sont dépourvues d’ailes et ne se dispersent qu’en marchant.
Elles vont rester sur la même plante tout au long de leur développement, occasionnant de nombreux dégâts en s’alimentant.
Une fois adulte, la punaise diabolique peut effectuer une seconde génération si les conditions sont favorables. Mais sous nos latitudes, elle n'effectue généralement qu'une seule génération par an.
Les adultes continuent de se nourrir jusqu’à l’automne pour constituer des réserves hivernales.
Lorsque les jours déclinent et que les premiers froids apparaissent, les punaises quittent les plantes en volant pour chercher un refuge pour passer l’hiver. Ces vols de punaises peuvent être impressionnants, surtout à proximité de grandes cultures sensibles telles que le soja ou le maïs…
Pour passer l’hiver, la punaise marbrée privilégie les lisières de forêts, le bois mort mais tout autre habitat sec et bien exposé ! Il n’est donc pas rare d’observer de nombreuses punaises rentrer dans les maisons à l’automne ! Ce qui peut engendrer de fortes nuisances lorsqu’elles sont présentes en grand nombre.
Il faudra ensuite attendre la fin de l’hiver pour voir un nouveau cycle débuter !
Cette punaise est originaire d’Asie orientale. Elle a été accidentellement introduite en Amérique du Nord en 1996, puis en Europe 2007. C’est en 2012 qu’elle fait son apparition en France avec les premières observations en Alsace. Depuis, elle est présente sur l’ensemble de notre territoire !
Le suivi de la dispersion de la punaise diabolique en France est un exemple de science participative réussi ! En effet, dès 2012, un programme de suivi a été lancé et plus de 4 000 signalements accompagnés de photos ont pu permettre de suivre la dissémination de cette espèce envahissante et aux scientifiques de mieux la comprendre. Il en est ressorti qu’en seulement 8 ans, la punaise diabolique a colonisé la moitié de nos départements.
La punaise diabolique fait parti des ravageurs les plus polyphages de nos régions, c’est à dire qu’elle s’attaque à une gamme très large de végétaux (plus de 170) dont une grande partie sont des fruitiers.
Nous vous avons listé les principaux :
La punaise diabolique a une préférence marquée pour les organes reproducteurs des plantes. Lorsqu’elle pique le végétal pour se nourrir, elle occasionne la chute des fleurs et une déformation des fruits. Chaque piqûre occasionnée provoque des plaies puis un pourrissement des fruits qui peuvent alors se mettre à chuter prématurément.
Les dégâts sur kiwis, cerises et pêches sont impressionnants, avec parfois un anéantissement total de la récolte !
Sur les vignes, la présence de punaises au moment de la récolte peut altérer le goût du vin lors de la transformation.
Bien qu'inoffensives, les punaises diaboliques peuvent engendrer des nuisances domestiques lorsqu’elles pénètrent dans les maisons à l’automne.
Heureusement, il existe plusieurs solutions de lutte biologique pour réduire les dégâts de punaises. Ceci passe par du piégeage précoce au printemps afin de limiter la reproduction, par l’usage de produits répulsifs naturels mais aussi par le ramassage à la main en début de saison.
Dès le début du printemps, les punaises quittent leur refuge hivernal en volant. C’est la meilleure période pour les capturer car elles n’ont pas encore eu le temps de se reproduire et de pondre.
Pour piéger et éliminer ces punaises, nous vous recommandons d’utiliser un piège à phéromone spécial punaises diaboliques et un attractant couplé avec une phéromone. L'avantage de l'attractant est qu'il permet de capturer des femelles ! Alors qu'une phéromone seule ne capture que les mâles.
Ce piège est à installer en lisière des cultures sensibles ou des sites d’hivernage. Il ne faut pas l’installer au cœur de la culture, au risque de les attirer.
Il est conseillé de le laisser en place jusqu’à l’automne afin de capturer les punaises qui changent de plante ou bien celles qui vont rejoindre les sites d’hibernation à l’automne.
Il est conseillé d’agir avant que les punaises n’atteignent la culture. Pour cela, vous pouvez les éloigner à l’aide d’un produit aux effets répulsifs tel que la macération huileuse d’ail. Ce produit est à pulvériser régulièrement durant les périodes de vols des punaises diaboliques, vous pouvez vous aider d’un piège à phéromone pour déterminer le moment le plus opportun.
La pose de filets anti-insectes peut être efficace s'ils sont installés avant que les punaises ne rejoignent la culture.
Si les punaises sont déjà présentes sur vos plantes, une seule option s’offre à vous : le ramassage à la main ! Cette méthode très efficace est néanmoins longue et fastidieuse. Elle est envisageable pour de petits potagers ou sur de petits arbres fruitiers.
Munissez vous d’un pot avec couvercle et d’une paire de gants. Il n’y a plus qu’à remplir le bocal avec les punaises !
Lorsque vous avez terminé, fermez le pot, puis mettez le au congélateur 24 H afin d’éliminer les punaises.
Il existe plusieurs insectes qui s’attaquent aux punaises diaboliques, c’est le cas d’une micro-guêpe qui parasite les œufs : Anastatus bifasciatus.
Cette guêpe parasitoïde est naturellement présente en France et parasite les œufs de nos punaises endémiques. Elle a su s’adapter et peut maintenant parasiter les œufs d’Halyomorpha halys.
Elle n’est à l’heure actuelle pas commercialisée.
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