Cochenilles farineuses
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Comment identifier les cochenilles farineuses ?
Des amas blancs, cotonneux et d’aspects farineux sur les orchidées, les citronniers et d’autres plantes d’intérieures sont caractéristiques d’une attaque de cochenilles farineuses.
Ces dernières appartiennent à l’ordre des hémiptères, ce sont des insectes pourvus d’un rostre qui leur permet de piquer les plantes pour en prélever la sève. On parle d’insectes de types piqueurs-suceurs. Au sein de cet ordre, il existe plusieurs familles d’insectes, les cochenilles farineuses ou cochenilles à corps mou font parties des Pseudococcidés.
Les Pseudococcidés ont des traits caractéristiques qui les rend facilement identifiables. Tout d’abord elles sont recouvertes de sécrétions filamenteuses et farineuses qui leur assurent une protection contre les insectes prédateurs. Les femelles ont des pattes développées qui leur permettent de se déplacer facilement. Elles ressemblent également à des « cloportes » blanchâtres et elles peuvent mesurer jusqu’à 5 mm. Elles peuvent parfois former d’importantes colonies sur les plantes qui se retrouvent alors recouvertes de cire blanche.
Les principales espèces de cochenilles farineuses
Il existe plusieurs espèces de cochenilles farineuses en France. Nous vous avons listés les principales car se sont les plus rencontrées sur les plantes d’intérieures, les cultures sous serre ou en véranda.
La cochenille farineuse des agrumes ou cochenille farineuse de l’oranger, Planococcus citri
Les femelles adultes sont de forme ovale et possèdent 18 paires de filaments cireux sur le pourtour du corps. Elles mesurent de 2,5 à 4 mm. C’est une cochenille farineuse qui adore la chaleur, elle se plait donc sur les cultures d’intérieures. Elle s’attaque à de nombreuses plantes telles que les agrumes, les plantes tropicales d’intérieur, les rosiers, les gerberas, cultures légumières sous serre…
Cette espèce comporte des mâles ailés qui assurent la reproduction. Ils peuvent être piégés en couplant un piège englué jaune avec une phéromone contre Planococcus citri.
La cochenille farineuse à longue queue, Pseudococcus longispinus
Les femelles adultes de cette cochenille sont caractéristiques, elles ne peuvent pas être confondues avec d’autres espèces présentes en France. Tout d’abord elles sont de couleur rose grisâtre et recouverte d’une légère poudre blanche. Elles possèdent 17 paires de filaments longs et cireux sur le pourtour du corps, avec la paire postérieure particulièrement longue. Elles mesurent de 1,6 à 4,6 mm. Cette cochenille secrète une abondance de miellat.
Pseudococcus longispinus s’attaque à une large gamme de plante. Elle est fréquente sur orchidées, crotons, les agrumes et de nombreuses autres plantes d’intérieur.
La cochenille farineuse des serres, Pseudococcus viburni
La cochenille farineuse, Pseudococcus viburni (anciennement Pseudococcus affinis), ressemble fortement à la cochenille de l’oranger. Elle produit néanmoins beaucoup plus de secrétions cireuses et possède une paire de filaments postérieurs plus longs que Planococcus citri.
Elle est fréquente sur de nombreuses plantes intérieur (orchidées) mais se rencontre également sur les cultures sous serres (tomates, aubergines, concombres…).
La cochenille de la vigne, Planococcus ficus
Les femelles adultes de cette cochenille sont de forme ronde à ovale et elles ont une couleur légèrement orangée. Ces appendices cireux sur le pourtour de son corps sont courts et trapus.
Elle s’attaque à de nombreuses cultures fruitières telles que la vigne, agrumes, palmiers…
Les autres cochenilles farineuses
Il existe également de nombreuses autres espèces de cochenilles farineuses dont Pseudococcus calceolariae qui est originaire d’Europe du nord. Elle se rencontre en extérieur sur de nombreuses plantes (céanothe, cytise, genévrier, forsythia).
Le cycle de développement des cochenilles farineuses
La biologie des cochenilles farineuses varie d’une espèce à l’autre mais elles ont quand même des similitudes :
- La femelle pond ses œufs dans un ovisac qui est une masse collante et cireuse. Celui-ci peut rester collé aux mains ou vêtement et être transporté d’une plante à une autre par accident. La femelle meurt rapidement après la ponte.
- A l’éclosion, les jeunes larves de cochenilles sont relativement petites (0,6 mm de long pour 0,2 mm de large). Elles sont généralement jaunes ou marrons et elles ne sont pas encore recouverte de cire blanche. Ce 1er stade larvaire est très mobile et se déplace sur toute la plante et aux plantes voisines afin de trouver un emplacement où s’installer. On parle alors de « crawler » (insectes rampants).
- La cochenille passe ensuite au 2ème stade larvaire, elle est alors beaucoup moins mobile que le 1er stade et commence à produire des filaments cireux blancs. Après avoir atteint un 3ème stade larvaire, la cochenille farineuse atteint l’âge adulte et peut commencer sa reproduction.
- Suivant les espèces il existe ou non des mâles, qui sont très différents des femelles. Ces derniers ont des ailes et mesurent moins d’un millimètre de long. Ils ressemblent à de tout petits moucherons. Ils sont repérables sur des plaques jaunes engluées avec association d’une capsule à phéromone.
- Les cochenilles passent la saison froide dans le terreau ou dans les interstices des serres et vérandas.
Les dégâts provoqués par les cochenilles farineuses
Les cochenilles farineuses vont piquer les plantes et ponctionner la sève afin de se nourrir. Cela engendre un ralentissement du développement, des déformations, un jaunissement des feuilles avec leur chute. Les fruits et les fleurs attaqués peuvent avorter et chuter prématurément.
En se nourrissant de sève, les cochenilles farineuses rejettent un liquide sucré et poisseux : le miellat. Ce liquide va coller aux différentes parties de la plante et induire le développement d’un champignon noir : la fumagine.
Pour les plantes cultivées en intérieur, les prédateurs naturels ne sont pas présents. Si rien n’est fait, les cochenilles farineuses vont proliférer et entrainer la mort des plantes.
Quels sont les traitements biologiques pour lutter contre les cochenilles farineuses ?
Les mesures préventives contre la cochenille farineuse
Les infestations de cochenilles farineuses sont provoquées par l’introduction d’une nouvelle plante contaminée. Il convient donc de prendre plusieurs précautions lorsque vous achetez une nouvelle plante. Dans un premier temps observez attentivement la plante que vous souhaiter acquérir. Contrôlez sous les feuilles, les aisselles des feuilles, la base des tiges… Si vous observez de petits amas blancs et cotonneux, ne l’achetez pas ! Dans un second temps, il est conseillé d’installer votre nouvelle plante à l’écart des plantes déjà en place, et ce sur plusieurs semaines. Vous pourrez ainsi vérifier que des cochenilles qui seraient passées inaperçues au moment de l’achat ne se soit pas développées.
Que faire si la présence de cochenilles farineuses est constatée ?
Tout d’abord mettez en quarantaine la ou les plantes attaquées. En effet, les jeunes larves de cochenilles se dispersent facilement pour coloniser les plantes voisines.
Stoppez également toute fertilisation azotée. Car des plantes trop riches en nutriments sont plus appétentes pour les cochenilles farineuses. Ne plus mettre d’engrais va donc ralentir leur développement.
Il existe ensuite plusieurs options de traitements :
La pulvérisation d’un insecticide végétal biologique : Ce dernier à base d’huile va agir par contact en recouvrant les cochenilles d'un film lipidique, ce qui va les asphyxier. Ce traitement est redoutable mais va uniquement éliminer les cochenilles qui auront été mises au contact du produit. Des applications répétées sont nécessaires.
L’utilisation d’insectes auxiliaires tels que les chrysopes anti cochenilles farineuses. Les larves de chrysopes se nourrissent essentiellement des jeunes stades larvaires de cochenilles. Avant de les installer sur la plante, il est recommandé de faire un premier nettoyage grossier afin d’éliminer les gros amas farineux. Les chrysopes viendront ensuite se nourrir des œufs et des jeunes larves qui peuvent passer inaperçus sur la plante.
Il existe également une petite coccinelle australienne : Cryptolaemus montrouzieri. Cette dernière se nourrit de tous les stades de la cochenille farineuse. L’inconvénient est qu’elle apprécie les conditions très chaudes pour se développer et qu’il s’agit d’une espèce exotique. Afin de ne pas perturber notre écosystème, nous avons fait le choix de ne pas l’élever et de ne pas la proposer à la vente pour les particuliers.
Pour suivre les populations de cochenilles farineuses tout en limitant une partie de la reproduction, vous pouvez installer des pièges englués jaunes avec des phéromones. Attention, ces dernières ne capturent que les mâles, elles sont spécifiques et ne capturent qu’une espèce de cochenille, il faut donc être sûr de l’espèce de cochenille farineuse avant de les commander. Nous proposons à la vente que les phéromones pour les espèces possédant des mâles ailés, à savoir la phéromone pour la cochenille farineuse des agrumes et cochenille farineuse du ficus ou de la vigne.
Parfois, si une plante est trop attaquée, il convient de la jeter pour ne pas qu’elle contamine les plantes saines. Jetez également le terreau qui peut contenir des cochenilles farineuses.
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