C’est la maladie la plus impactante pour la culture des pommes de terre. Elle est provoquée par Phytophtora infestans, une micro algue (oomycète) également responsable du mildiou de la tomate. Elle est la cause de la Grande famine Irlandaise entre 1845 et 1852, le tubercule composant l’alimentation de base des habitants de l’ile à l’époque. 

Dommages provoqués par le mildiou de la pomme de terre

Le mildiou de la pomme de terre s’attaque à tous les organes de la plante. Il marque le limbe supérieur des feuilles avec de larges plages huileuses brunes ceinturées d’un halo vert pale à jaune. En conditions favorables, ces taches s’étendent rapidement jusqu’à toucher d’autres organes qui finissent par se dessécher totalement pouvant entrainer la mort de la plante. Les faces inférieures des feuilles et les tiges présentent en périodes humides un duvet blanc constitué de spores qui favoriseront, grâce au vent et aux précipitations, la dissémination du mildiou aux pommes de terre voisines. En pénétrant dans le sol, les spores infectent les tubercules qui voient leur surface se marbrer de brun ou de pourpre avec des incrustation orangées de pourritures sèches sous l’épiderme. 

Le mildiou de la pomme de terre peut induire de sévères pertes de rendements de par la destruction d’une partie des plants attaqués mais également par la diminution du calibre des tubercules du fait de la perturbation de la photosynthèse. Enfin, cette maladie peut induire une mauvaise conservation de la récolte puisqu’elle facilite l’attaque des tubercules par d’autres maladies racinaires et de bactérioses

Les taches foncées sur les feuilles de pommes de terre sont caractéristique du mildiou

Développement du mildiou de la pomme de terre

Le mildiou de la pomme de terre peut se développer entre 12 et 30°C et avec  une humidité importante.  En conditions optimales, la maladie effectue son cycle de vie en moins de 5 jours. Il est donc impératif d’agir rapidement lorsque ces conditions sont réunies au risque de voir la maladie exploser dans les rangs

Comment se prémunir du mildiou de la pomme de terre

De jeunes plants exempt de mildiou de la patate

Le premier aspect important pour limiter l’impact de la maladie est de bien choisir la zone cultivée. Celle-ci devra être le moins possible à l’ombre afin de favoriser le séchage du feuillage. Il est également recommandé qu’aucune tomate ou pomme de terre n’y ait été cultivée dans les 5 ans précédents

Le deuxième aspect est le choix de variétés tolérantes chez qui l’infection au mildiou sera retardée par rapport à des variétés plus sensibles, limitant ainsi les pertes de rendement et de qualité. Parmi les variétés peu sensibles on peut citer non exhaustivement, Delila, Maïwenn, Passion, Tentation, Sarpo-Mira, Kelly, Coquine, tandis qu’Amandine, Belle de Fontenay, Bintje, Sirtema seront réputées moins tolérantes. 

Le troisième aspect est la bonne implantation de la culture, pour cela il faut s’appuyer sur des plants sains, si possibles certifiés et assurer un bon espacement entre et à l’intérieur des rangs de manière à ce que la culture de pommes de terre soit la plus aérée possible. 

Le quatrième aspect tient à l’élimination de tout inoculum potentiel sur la culture. Dans ce sens il est important de détruire toutes repousses anarchiques de pomme de terre ou de tomate dans les zones voisines ainsi que tout débris végétaux résiduels de ces cultures

Enfin, une surveillance accrue du feuillage est importante pour agir dès les premiers symptômes. Il peut être opportun d’éliminer les premiers plants attaqués afin de ne pas contaminer le reste de la culture. A noter que certaines opérations culturales comme le buttage et le désherbage des rangs limitent le développement du mildiou de la pomme de terre

Le desherbage des interrangs limite le développement du mildiou des pommes de terre

Les traitements bio contre le mildiou des pommes de terre

Une fois que le mildiou est installé dans les rangs de pommes de terre il est déjà trop tard pour avoir une action curative, et ce même avec des traitements cupriques. De plus ces produits, dont le plus célèbre est la Bouillie Bordelaise, bloquent la flore microbienne des sols et en réduisent considérablement la fertilité

Ainsi, nous vous préconisons d'autres traitements naturels, qui appliqués préventivement et régulièrement, réduisent considérablement l'incidence de la maladie. Pour ce faire, vous pouvez stimuler les défenses naturelle de la plante en faisant des pulvérisation régulières de chitosan.  Vous pouvez également appliquer de la lécithine et de la décoction de prêle qui créeront des conditions défavorables au développement du mildiou des pommes de terre

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