Varroa de l’abeille : méthodes naturelles de lutte et prévention

Varroa destructor : un parasite redoutable pour les abeilles

Qu’est-ce que le varroa ?

Le varroa destructor est un acarien parasite originaire d’Asie, initialement parasite de l’abeille Apis cerana. Il s'est adapté pour infester Apis mellifera, notre abeille domestique européenne, à partir des années 1960. Aujourd’hui, il est présent sur tous les continents sauf l’Australie, et constitue une des principales causes de mortalité des colonies d’abeilles.

Ce parasite s’installe dans les alvéoles du couvain, se nourrit de l’hémolymphe et du corps gras des larves, et affaiblit fortement les abeilles. Il est également vecteur de virus, comme le DWV (virus des ailes déformées), ce qui multiplie ses effets délétères.

Biologie du varroa

• Le varroa est un acarien visible à l’œil nu, brun-rouge et aplati.
• Il vit sur les abeilles adultes, mais se reproduit dans les alvéoles de couvain operculées.
• La femelle pénètre dans l’alvéole avant operculation, pond plusieurs œufs, et ses larves se développent en se nourrissant de la larve d’abeille.
• À l’émergence, l’abeille est déjà infestée, souvent affaiblie, et le cycle continue.

Comment le varroa arrive-t-il dans une ruche ?

Même une ruche saine et isolée peut un jour se retrouver infestée. Le varroa destructor est un parasite opportuniste capable de se propager rapidement entre colonies, parfois sans intervention humaine directe. Voici comment il peut se déplacer :

Par les abeilles elles-mêmes :

• Dérive d’abeilles : des ouvrières infestées rentrent dans une ruche voisine par erreur.
• Pillage : lors de la disette, des abeilles fortes pillent des ruches faibles (souvent infestées) et ramènent le parasite.
• Transhumance / déplacements : les échanges de cadres, de reines ou les déplacements de colonies peuvent faciliter la diffusion.

Par les mâles (faux-bourdons)

Les mâles d’abeilles (faux-bourdons) ont un comportement particulier : ils circulent librement de ruche en ruche sans être agressés, notamment pendant la période de fécondation. Un faux-bourdon porteur de varroas peut ainsi contaminer plusieurs colonies en quelques jours.

Par le biais des fleurs (étude récente)

Une étude scientifique récente suggère que les varroas pourraient être transportés indirectement via les fleurs, en s’agrippant temporairement à une abeille ou en se cachant dans les structures florales. Cette hypothèse, encore à l’étude, renforce l’idée que la prophylaxie ne peut jamais être parfaite, et que la prévention immunitaire et le suivi régulier sont les meilleures armes à long terme.

Pourquoi est-il si dangereux ?

• Il affaiblit les abeilles adultes et diminue la longévité des ouvrières.
• Il réduit la ponte de la reine et le bon développement du couvain.
• Il transmet et amplifie les infections virales, comme le virus des ailes déformées.
• Une colonie non traitée peut s'effondrer en quelques mois.

Les moyens de lutte contre le varroa

Lutte chimique conventionnelle

Des traitements médicamenteux à base de substances acaricides sont utilisés en pharmacie vétérinaire :

• Amitraze, fluvalinate, coumaphos (bandelettes)
• Produits prescrits et délivrés par un vétérinaire
• Efficaces à court terme mais avec des risques de résistance et de résidus dans la cire
• Peu compatibles avec une apiculture bio ou naturelle

Lutte biologique avec acides organiques

Deux acides organiques naturels sont autorisés en apiculture biologique :

Acide formique

• Pénètre les opercules et agit dans le couvain
• Efficace mais irritant, à manipuler avec précaution
• Doit être utilisé dans des conditions climatiques précises (température, humidité)

Acide oxalique

• N'agit que sur les varroas phorétiques (sur les abeilles)
• Très efficace hors période de couvain (hiver)
• Peut être appliqué par dégouttement ou sublimation

Ces solutions sont efficaces et réglementées, mais nécessitent une grande rigueur d’application et une bonne maîtrise du cycle de la colonie.

Confusion olfactive : une approche innovante, douce et complémentaire

Le Bee’Full Confort est une solution à base d’huiles végétales et de composés volatils naturels, destinée à perturber l’orientation du varroa dans la ruche.

Il agit par confusion olfactive, en modifiant l’ambiance sensorielle du couvain :

• Le varroa peine à détecter les larves avant operculation
• Les abeilles sont stimulées par une odeur proche des signaux naturels émis par les glandes de Nasanov

Ce produit ne tue pas le varroa, mais ralentit son installation dans le couvain et contribue à limiter sa pression en période sensible (automne, relance de ponte…).

Sans acaricide ni produit chimique, Bee’Full Confort s’intègre parfaitement dans une stratégie de prévention naturelle et respectueuse de la ruche.

Bonnes pratiques apicoles : une base essentielle de la lutte naturelle

La lutte contre le varroa commence avant même l’application de produits. Des pratiques apicoles bien pensées permettent de réduire naturellement la pression parasitaire, tout en respectant le rythme et le fonctionnement de la colonie.

Parmi les gestes simples mais efficaces :

• Utiliser un fond grillagé : favorise la chute des varroas hors de la ruche et limite leur réinfestation
• Favoriser la construction naturelle avec des cadres à jambage : les abeilles y construisent des alvéoles à leur taille, ce qui peut ralentir le développement du parasite
• Surveiller régulièrement la population de varroa par comptage (langes, planchers) : indispensable pour décider du bon moment de traitement
• Favoriser une génétique rustique (essaims locaux, sélection douce) : certaines lignées sont plus hygiéniques ou plus résistantes naturellement. La sélection de souches résistantes aux varroas est la piste viable sur le long terme.