La mouche de l’oignon ressemble fortement à une mouche domestique mais elle est de taille plus modeste, environ 5 à 6 mm. Son corps gris clair est recouvert de longs poils noirs, qui sont bien visibles sur le haut du thorax. Chez les insectes, ces poils sont appelés des soies.
Les œufs ressemblent à de petits grains de riz, ils sont blancs, allongés et mesurent un peu plus de 1 mm de long.
La larve est un asticot de couleur blanche à beige, qui peut mesurer 6 à 8 mm à la fin de son développement.
La pupe est le stade intermédiaire entre l’asticot et la mouche. Il s’agit d’une sorte de chrysalide à l’instar du stade entre la chenille et le papillon. Cette pupe est brune, de forme ovale et mesure de 4 à 7 mm. Elle passe relativement inaperçue dans la terre.
C’est sous forme de pupe que la mouche de l’oignon passe l’hiver dans le sol.
Lorsque les températures commencent à grimper au mois d’Avril – Mai, les adultes émergent. Une semaine après, les mouches se dirigent vers la culture d’oignons et commencent à s’accoupler. Quelques jours plus tard, les femelles déposent leurs œufs dans le sol, à proximité de l’oignon, ou bien directement sur le bulbe et à la base des tiges. Chaque femelle peut pondre jusqu’à 200 œufs et ceci sur plusieurs cycles de ponte espacés d’une quinzaine de jours.
L’éclosion a lieu 2 à 7 jours plus tard, et la larve qui en sort va se nourrir des jeunes racines ou bien pénétrer dans le bulbe au niveau de la zone d'où partent la tige ou les racines. La durée du stade larvaire dépend de la température, elle est de 45 jours à 15°C et 17 jours lorsque l’on dépasse les 25°C.
A la fin de son développement, la larve quitte le bulbe pour s’enfoncer dans les 10 premiers centimètres du sol et entame sa métamorphose en pupe. 15 à 20 jours plus tard, généralement à partir du mois de Juillet, il en sort une nouvelle génération d’adultes. Ils vont également se reproduire et les larves vont se développer durant le mois d’Août. Si les conditions sont bonnes, une 3ème génération peut voir le jour avant l’hiver.
Au printemps et sur les jeunes semis d’oignons, les dégâts peuvent être considérables. Les plants flétrissent et meurent rapidement. On peut noter qu’une seule larve peut détruire jusqu’à 20 plantules.
Sur les bulbes plus âgés, un signal qui ne trompe pas est le flétrissement et jaunissement de la tige de l’oignon. Mais c’est surtout lors de la récolte que l’on s’aperçoit de l’étendue des dégâts ! Les bulbes pourrissent, ce qui rend leur conservation impossible.
Ce sont les oignons qui sont très sensibles aux attaques de mouches de l’oignon. Les jeunes semis sont très attractifs …
Les échalotes peuvent également être attaquées par cet asticot.
L'ail, bien que moins sensible à la mouche de l'oignon, peut être parasitée.
Ce sont uniquement les jeunes plants de poireaux qui sont touchés. Attention à ne pas confondre la mouche de l’oignon (Delia antiqua) avec la mouche du poireau (Napomyza gymnostoma), cette dernière se développe en creusant des galeries dans le fût.
Pour éliminer la mouche de l’oignon, il convient de suivre une stratégie globale qui repose sur 3 axes :
En réduisant la fertilisation : les oignons sont une culture qui ne nécessite que peu d’apports d’engrais. Si vous les fertilisez, vous prenez le risque de rendre votre culture attractive pour la mouche de l’oignon.
Récoltez les oignons rapidement : dès qu’ils sont secs et que le temps le permet, récoltez vos oignons rapidement. Cela cassera le cycle de la mouche et réduira le nombre de pupes hivernantes ; ne laissez aucun oignon en terre !
Pratiquez la rotation des cultures : évitez de planter 2 années de suite des oignons, poireaux ou échalotes au même endroit.
Débarrassez-vous des oignons abimés et jetez-les à la poubelle. Ne les mettez pas au compost, les asticots continueraient leur développement et donneraient naissance à une nouvelle vague de mouches.
Associez des plantes compagnes : L’association la plus connue et qui semblerait la plus efficace est l’alternance d’un rang de carottes et d’un rang d’oignons. Le feuillage de la carotte a une odeur caractéristique qui masquerait l’odeur de l’oignon. Pour que cette association soit efficace, il ne faut pas hésiter à réduire l’espace entre les rangs, quitte à ce que le feuillage se touche. Le livre « Le poireau préfère les fraises. Les meilleures associations de plantes » regroupe les meilleures associations de plantes au jardin potager.
En installant des filets anti insectes : Ces filets à mailles très fines sont à installer sur la culture d’oignons. Ils doivent bien rejoindre le sol pour éviter qu’une mouche ne réussisse à passer. Ils vont empêcher la mouche de l’oignon de venir pondre sur le bulbe.
En pulvérisant un produit qui masque l’odeur de l’oignon : Il existe plusieurs macérations et purins de plante qui auraient un effet répulsif sur la mouche de l’oignon. Parmi celles-ci, le purin de fougère semble prometteur. Une fois dilué, il est à pulvériser chaque semaine sur la culture. Le purin de fougère masquerait l’odeur de l’oignon ce qui le rendrait invisible pour la mouche.
Pour se débarrasser de la mouche de l’oignon, il existe un traitement naturel et bio très efficace : le nématode anti vers de l’oignon. Les nématodes entomopathogènes sont de petits vers invisibles à l’œil nu qui ont la spécificité de parasiter les larves d’insectes dans le sol.
Ce produit naturel est à épandre uniquement au moment où les asticots sont présents dans le sol ou dans l’oignon. C’est-à-dire de Mai à Août. En cas de forte infestation il est recommandé de faire 3 traitements sur la saison.
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