Cochenilles à carapace
Identification des cochenilles à carapace
Les cochenilles à carapaces, autrefois appelées cochenilles lécanines, appartiennent à la famille des Coccidées.
Cette famille est caractérisée par des cochenilles ayant une carapace bombée et assez volumineuse, ce qui lui vaut également le nom de cochenille tortue. A la différence des cochenilles à bouclier, la carapace ne se détache pas du corps de l’insecte et elles sont beaucoup plus imposantes.
Les œufs de ces cochenilles sont pondus par paquet de plusieurs milliers sous la carapace. Au sein de cette famille, certaines espèces produisent un ovisac allongé, blanc et cireux qui héberge la ponte, celui-ci peut être tellement développé qu’il soulève la carapace. On parle alors de cochenilles pulvinaires ou de cochenilles floconneuses. Ce sont les plus imposantes de nos régions (Attention à ne pas les confondre avec la cochenille australienne qui présente des similitudes).
Les mâles de cette famille sont généralement ailés, ce qui leur permet d’aller féconder des femelles sur de plus grandes distances.
Avant de devenir adulte, les cochenilles à carapace passent par plusieurs stades larvaires.
Le 1er stade est appelé « crawler », il s’agit d’une toute petite cochenille de moins d’un millimètre de long, généralement rougeâtre ou jaunâtre et qui a la particularité de se déplacer sur de grandes distances.
Il existe encore 1 ou 2 autres stades larvaire suivant les espèces. Ils ressemblent au stade adulte mais sont plus petits et de couleur souvent plus claire.
Il faut noter que tous les stades de la cochenille sont pourvus de pattes, sauf les femelles adultes qui sont immobiles sous leur carapace.
Biologie des cochenilles à carapace
Les femelles pondent leurs œufs sous leur carapace. Une fois la ponte terminée, elles meurent et peuvent rester fixer sur la plante.
Les œufs donnent naissance à de toutes petites larves très mobiles qui ont pour objectif de trouver un endroit où se fixer et commencer à se nourrir. Elles peuvent se répartir sur l’ensemble de la plante et même aller coloniser les plantes voisines.
Dès que l’emplacement est choisi, la jeune cochenille va piquer la plante pour en aspirer la sève, sa source de nourriture. Elle peut ainsi poursuivre son développement et après plusieurs mues atteindre le stade adulte et commencer sa reproduction.
En extérieur, ces cochenilles font 1 à 2 générations par an et c’est essentiellement au stade larvaire qu’elles passent la mauvaise saison.
Sous serre et en intérieur, les cochenilles à carapace peuvent faire jusqu’à 6 générations.
Les principales cochenilles à carapaces infestant vos plantes
Pour les cultures d’intérieures :
Le pou des héspérides : Coccus hesperidum. Cette petite cochenille ovale et à la carapace aplatie mesure de 3 à 4 mm de long. Elle est de couleur jaunâtre au début puis devient marron avec le temps. Elle arbore un motif caractéristique sur son dos. Elle est très polyphage, on la rencontre sur toutes les cultures d’intérieur à savoir les ficus, les orchidées, les scheffléras, les agrumes…
La cochenille des serres : Saissetia coffeae. Cette espèce a une forme bombée et une carapace lisse. Elle est marron foncé et mesure de 2 à 5 mm. Tout comme le pou des Héspérides, cette cochenille s’attaque à la majorité des plantes d’intérieur.
La cochenille du cornouiller : Parthenolecanium corni. Cette espèce présente des couleurs différentes suivant la plante où elle se développe. Les femelles sont généralement marrons, et elles ont une carapace bombée de 6 mm de long sur 4 mm de large. Elle est fréquente sur vigne, sur les cultures de petits fruits et sur les plantes d'intérieur.
Pour les plantes à l'extérieur :
La cochenille pulvinaire de l’hortensia (Pulvinaria hydrangeae) : Cette cochenille à carapace marron développe une grosse poche blanche cotonneuse qui contient plusieurs milliers d'oeufs. Elle infeste les hortensias, les marronniers, les érables et de nombreux arbustes ornementaux.
La cochenille pulvinaire du marronnier (Pulvinaria regalis) : C'est l'une des cochenilles pulvinaires les plus rencontrées. Les femelle développent un ovisac blanc et cotonneux qui soulève leur carapace marron. Celles-ci sont présentes en nombre sur le tronc et les branches des marronniers, des tilleuls et de nombreux arbres ornementaux.
La cochenille pulvinaire du houx (Pulvinaria floccifera) : Cette cochenille forme de petits bâtonnets blancs sous les feuilles des houx, des fusains, des rhododendrons... Elle est assez polyphage.
La cochenille noire de l’olivier (Saissetia oleae) infeste régulièrement les cultures d'oliviers. Cette cochenille tortue à carapace brune-rougeâtre à noire, infeste également de nombreuses autres plantes méditerranéennes.
La cochenille tortue du pin (Toumeyella parvicornis) : Arrivée récemment en France, elle est responsable de la mort de nombreux pins sur la côte méditerranéenne.
Les cochenilles du genre Ceroplastes avec la cochenille du figuier ou la cochenille chinoise.
Quels sont les dégâts provoqués par une attaque de cochenilles à carapace ?
Les cochenilles à carapace prélèvent de la sève avec leur rostre pour se nourrir. Ces piqures provoquent des nécroses, l’apparition de tâches, un jaunissement du feuillage et dans les cas extrêmes la chute des feuilles.
Les cochenilles tortues ont la particularité de produire d’énorme quantité de miellat. Ce liquide sucré et poisseux attire les fourmis qui vont défendre les cochenilles à carapaces contre ses prédateurs. C’est souvent la présence de miellat qui indique la présence de cochenilles.
Le miellat est également un milieu favorable au développement d’un champignon noirâtre : la fumagine. Celle-ci va recouvrir le feuillage et donc réduire l’activité photosynthétique de la plante. La fumagine obstrue également les orifices respiratoires des plantes, ce qui les fragilise davantage.
Si les pullulations de cochenilles à carapace ne sont pas contrôlées, la plante peut s’affaiblir année après année et sera plus sensible aux maladies et autres insectes ravageurs.
Quels sont les traitements pour se débarrasser des cochenilles à carapaces ?
Il existe plusieurs solutions de lutte biologique pour éradiquer les cochenilles à carapace.
Tout d’abord la pulvérisation d’un insecticide biologique à base d’huile végétal. Ce dernier va asphyxier les cochenilles en les recouvrant d’un film lipidique. Il est très efficace sur les jeunes stades larvaires mais doit être répété plusieurs fois dans l’année pour en venir à bout. Ce produit anti cochenille est à privilégier pour les plantes d’intérieur et les petites plantes à l’extérieur car il est difficilement applicable sur les arbres et risquerait de tuer les insectes prédateurs de cochenilles.
Pour lutter contre les cochenilles pulvinaires et floconneuses, l’utilisation de la coccinelle à virgules (Exochomus quadripustulatus) est à privilégier. Cette espèce française se nourrit de tous les stades de ces cochenilles. 5 à 10 coccinelles par arbre suffisent car elles vont se reproduire tout au long de l’année. Elle est couramment utilisée pour lutter contre la cochenille pulvinaire de l’hortensia ou la cochenille pulvinaire du marronnier.
Les larves de chrysopes sont également efficaces pour éliminer le 1 er stade larvaire des cochenilles à carapace. Mais le résultat est aléatoire car si le 1er stade de la cochenille n’est pas encore présent au moment du lâcher de chrysopes, ces derniers vont rapidement mourir de faim.
A l’extérieur, favorisez la biodiversité pour que les prédateurs et parasites de cochenilles à carapace s’installent durablement. Pour cela, implantez des mélanges de fleurs sauvages, laissez une petite partie du terrain en jachère et installez des haies champêtres composées d’arbustes endémiques.
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