Cochenilles à bouclier
Comment identifier les cochenilles à bouclier ?
Les cochenilles à bouclier appartiennent à la famille des Diaspidées. Elles sont caractérisées par des femelles protégées par une carapace rigide et cireuse que l’on nomme bouclier. Celui-ci est une protection indépendante de l’insecte, il peut donc se retirer à la main. La petite cochenille sera alors visible en dessous mais va rapidement mourir de déshydratation.
Les femelles adultes de cochenilles à bouclier sont de petite taille (1 à 3 mm), de forme ovale, ronde, allongée ou bien ayant l’aspect d’une coquille d’huître. Tout dépend de l’espèce rencontrée ! Il en est de même pour les couleurs. Même si elles sont majoritairement blanches ou marrons, il en existe des rouges et mêmes des bleutées (c’est le cas du pou se San José).
Les mâles adultes, quant à eux, dépassent rarement les 1 mm de long. Ils sont généralement pourvus d’ailes et ressemblent à de petits moucherons.
Avant de devenir adultes, les cochenilles à bouclier passent par 2 stades larvaire pour les femelles et 3 pour les mâles.
Le 1er stade larvaire de la cochenille (mâle ou femelle) est capable de se déplacer pour coloniser l’ensemble de la plante. On appelle ce stade de larves mobiles les «crawlers».
Les autres stades larvaires sont fermement fixés à la plante. Il peut commencer à y avoir des différences morphologiques entre les mâles et femelles. Par exemple, les larves de mâles de cochenilles à bouclier du fusain sont allongées et forment de petits bâtonnets blancs tandis que les larves femelles ont la forme d’une petite coquille d’huître et sont brunâtres.
Les cochenilles à bouclier, mode de vie et reproduction
Tout commence avec l’éclosion des œufs situés sous le bouclier de la cochenille. Les jeunes larves qui en sortent sont très mobiles (on parle alors de crawler), ce qui leur permet de se disperser sur toute la plante et aux plantes voisines. Ces toutes jeunes larves ne se nourrissent pas tant qu’elle n‘ont pas trouvé un endroit ou se fixer de manière définitive. Le site de fixation de la cochenille diaspine se situe généralement sous les feuilles, le long des jeunes branches ou bien sur les fruits. Une fois l’emplacement choisi, la larve de cochenille pique la plante pour prélever sa nourriture. C’est à ce moment-là que commence la formation de son bouclier qui servira de protection contre les prédateurs qui essayeraient de la consommer. Le bouclier de la cochenille diaspine est constitué des exuvies (enveloppe de peau qui reste après chaque mue de l’insecte) et de sécrétions cireuses. Elle va grossir et muer 2 fois si c’est une femelle ou 3 si c’est un mâle. Lors de sa dernière mue, le mâle se dote d’ailes, ce qui lui permet de se disperser pour aller féconder les femelles immobiles. Contrairement aux femelles, la durée de vie d’un mâle adulte varie de quelques heures à 2 jours. Une fois fécondé, les cochenilles diaspines pondent entre 50 et 100 œufs sous leur bouclier. L’éclosion a lieu peu de temps après et un nouveau cycle recommencera. Suivant les espèces et les conditions météo, plusieurs générations peuvent se succéder sur une même année.
On peut noter que chez certaines espèces de cochenilles, il n’y a pas de mâles. La reproduction se fait sans fécondation. Les femelles donnent naissances à des femelles. On parle alors de parthénogénèse.
Les principales espèces nuisibles de cochenilles à bouclier
- La cochenille du laurier rose : Aspidiotus nerii : C’est une cochenille très généraliste. On la rencontre sur de nombreuses plantes telles que les lauriers, les orchidées, les rhododendrons, les cyclamens, le lierre…
- La cochenille de Boisduval : Diaspis boisduvalii : Très fréquente sous serre et en intérieur, sur les cultures d’orchidées et de palmiers.
- La cochenille à bouclier du fusain : Unaspis euonymi : Cochenilles que l’on rencontre souvent sur les fusains où elles occasionnent de sérieux dégâts
- La cochenille rouge du poirier (Epidiaspis leperii), est un ravageur des poiriers, pêchers, pommiers et pruniers. Elles se développent sur le tronc, les branches et les fruits et occasionnent de lourds dégâts (crevasses, déformations...).
- La cochenille virgule du pommier (Lepidosaphes ulmi), est relativement fréquente sur pommiers, poiriers, oliviers... Elles forment de grosses colonies sur les troncs et les branches. Elle est marron avec une forme de virgule caractéristique.
- Le pou de Californie (Aonidiella aurantii), cette cochenille tropicale est fréquente sur agrumes, elles causent des déformations et la mort de la plante si rien n'est fait.
- Le pou rouge de Floride, Chrysomphalus aonidum. Tout comme le pou de Californie, cette cochenille violacée à noire fait de gros dégâts sur les cultures d'agrumes.
- Pou rouge des orangers, Chrysomphalus dictyospermi. Celui-ci ressemble fortement au pou rouge de Californie et parasite les mêmes plantes.
- Le pou de San José, Diaspidiotus perniciosus, est une cochenille très polyphage qui s'attaque à la majorité des arbres et arbustes fruitiers.
- La cochenille du mûrier (Pseudaulacaspis pentagona). Cette cochenille blanche circulaire se développe sur les branches et les troncs de nombreux arbres fruitiers.
- La cochenille ostréiforme (Diaspidiotus ostraeformis), est grisâtre et se développe sur de nombreux arbres dont le platane.
Quelles sont les conséquences d’une invasion de cochenilles à bouclier ?
Bien que moins fréquente que les cochenilles farineuses ou les cochenilles à carapace, les cochenilles à bouclier sont plus difficiles à éliminer. En effet, son bouclier cireux la protège des prédateurs et des traitements.
Pour se nourrir, les cochenilles piquent la plante avec leur rostre (pièce buccale de type piqueur – suceur), une sorte de seringue. Elles injectent ensuite une salive toxique pour la plante qui va l’empêcher de correctement cicatriser. La cochenille qui est immobile pourra alors se nourrir des liquides circulant dans la plante sur une longue période, à l’instar d’une tique. Les toxines contenues dans la salive des cochenilles à bouclier provoquent l’apparition de tâches jaunes, rouges ou marrons et des déformations du feuillage ou des fruits, avec sur le long terme des nécroses et leur chute prématurée.
Les fortes attaques de cochenilles à bouclier provoquent des encroûtements et affaiblissent considérablement la plante. Si rien n’est fait, la plante parasitée peut mourir.
Comment se débarrasser des cochenilles à bouclier ?
Dans un premier temps et pour les cultures d’extérieures il convient de favoriser les prédateurs naturels. Pour cela, à proximité des plantes sensibles, laissez des zones du jardin en jachère ou implantez des mélanges fleuris. Les fleurs sauvages servent de nourriture et de réservoir de proies pour la faune auxiliaire. Vous pouvez ainsi espérer accueillir la coccinelle des saules : Chilocorus renipustulatus. Cette espèce française est spécialisée dans la chasse aux cochenilles à bouclier et donne de très bons résultats, notamment sur la cochenille à bouclier du fusain !
Pour les plantes d’intérieures et d’extérieures, des pulvérisations régulières de l’insecticide végétale polyvalent permet d’endiguer la prolifération des cochenilles diaspines. Ce produit agit par contact, il va recouvrir les cochenilles d’une couche huileuse qui va les asphyxier. Il est redoutable sur le 1er stade larvaire de la cochenille.
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