Moniliose
La moniliose ou pourriture brune des fruitiers
La moniliose ou pourriture brune des arbres fruitiers est une maladie qui affecte les arbres fruitiers. Elle est causée par à deux champignons naturellement présents en Europe à savoir Monilia laxa et Monilia fructigena.
A noter qu’une cousine américaine, Monilia fructicola, a été observée pour la première fois dans des vergers du Sud-Est de la France en 2001. Il s’agit d’un organisme de quarantaine peu rencontré sur le territoire et de ce fait il ne sera donc pas évoqué par la suite.
Les dégâts causés par la moniliose
La moniliose engendre deux types de dégâts. Un premier type est visible au verger et se caractérise par le dessèchement des fleurs et des rameaux. Le second type de dégâts peut apparaître sur les fruits aussi bien sur l'arbre qu'une fois récoltés. Cela se traduit par un pourrissement sec et rapide du fruit que l'on nomme momification. Ce dernier ne chute pas de l'arbre durant l'hiver et constitue une source d'inoculum de moniliose pour la saison prochaine. Les symptômes sont assez semblables sur les différentes essences fruitières.
A noter que sur les espèces à pépins comme les cognassiers, les poiriers et les pommiers, Monilia fructigena s'attaque uniquement au fruits et Monilia laxa demeure sur les rameaux et fleurs. En revanche, sur les fruits à noyau (prunes, pêches, abricots, nectarines) ces deux souches se retrouvent sur les fleurs rameaux et fruits, expliquant ainsi la gravité accrue de l'attaque sur ce type d'essences fruitières. M. laxa se développe dès que la température dépasse les 5°c et M. fructigena au delà des 15 °C. Les deux champignons apprécient les conditions humides.
Une pomme attaquée par la moniliose, elle se momifiera sur l'arbre et pourra contaminer d'autres fruits
Les symptômes de la moniliose sur les rameaux et les fleurs
Les dégâts de ce type sont problématiques sur les fruits à noyau.
Sur les abricotiers, les nectariniers, les pêchers et les amandiers des chancres se forment à la base des rameaux d’où suintent de la gomme. Les branches attaquées meurent rapidement et les fleurs se dessèchent.
Sur les cerisiers la moniliose induit un dessèchement des bouquets de fleurs qui se couvrent également de pustules grises. Il en est de même sur les pruniers qui peuvent également voir sécher des rameaux entiers.
Les dégats de la moniliose sur les fruits : la pourriture brune
Sur fruits, les symptômes sont assez classiques, et homogènes selon les espèces fruitières. Cela se traduit par un brunissement rapide du fruit dû au développement d'une pourriture sèche, de couleur marron ou noir, et sur laquelle finissent par apparaitre de petites pustules claires, réparties ou non, en cercles concentriques. Les fruits présents sur l'arbre se momifient et passeront l'hiver accroché à leur branche.
Sur les cerisiers, les fruits attaqués peuvent également contaminer l'ensemble de la grappe. Les baies malades finissent par s'agglomérer et à se momifier. Le phénomène de contamination peut également s'observer sur noisetier où la moniliose s'y caractérise par la présence de taches brunes parsemées de pustules ocres.
Lors de leur conservation, il arrive que les fruits attaqués présentent les mêmes symptômes que ceux décrits précédemment à savoir une pourriture sombre et sèche qui finit par complètement recouvrir le fruit. A noter que les champignons passent par les blessures au niveau de l'épiderme. Cette maladie est favorisée par des conditions humides. Il est parfois possible de confondre une attaque de moniliose avec des dégâts dus à de la pourriture grise (Botryts).
La dissémination de la moniliose
Les champignons responsables de la pourriture brune des arbres fruitiers sont transmis sous la forme de spores et se disséminent grâce au vent, à la pluie, ou par simple contacts physiques.
Ils ont systématiquement besoin d'une voie d'entrée dans la plante.
Ils infestent les fruits en profitant des blessures causées par la grêle ou bien par des animaux comme les oiseaux, les guêpes et frelons ou encore des vers des fruits à l'instar des carpocapses des pommes, des tordeuses orientales du pêcher ou des vers des prunes.
Pour les fleurs et les rameaux, les spores pénètrent généralement par des micro blessures sur les bougeons (frottements entre les branches) ou bien par le pistil des jeunes fleurs via l'action des insectes polinisateurs.
Prévenir l'apparition de la moniliose
Pour limiter le développement de la moniliose, il est conseillé de réduire l'humidité au niveau de l'arbre. Cela passe notamment par une taille aérée. De même il convient de lutter le plus possible contre les chocs dans l'arbre en pratiquant une taille en vert ou un éclaircissage et en prenant des mesures pour éloigner les oiseaux (filets anti étourneaux), les vers des fruits et les guêpes qui peuvent perforer l'épiderme et ouvrir des portes d'entrées pour les champignons responsables de la pourriture des fruits. Ne fertilisez pas trop vos vergers de manière à limiter tous déséquilibres et préférez systématiquement les amendements organiques aux engrais chimiques de synthèse. Veillez enfin à retirer du verger l'ensemble des organes contaminés sur vos arbres, aussi bien les branches qui ont dépéris que les fruits momifiés sur l'arbre ou ceux tombés au sol.
Enfin, lors de la récolte, faites en sortes de ne pas choquer les fruits en les posant délicatement dans un panier ou une cagette et vérifiez régulièrement qu'il n'y ait pas de fruits pourris.
Les traitements naturels et bio contre la moniliose
Peu de traitements sont homologués pour lutter contre la moniliose.
Ainsi, on retrouve uniquement des spécialités à base d'hydrogénocarbonate de potassium ou de Bacillus amyloliquefaciens. De notre coté, nous vous proposons l'anti-maladie polyvalent à base de la bactérie bénéfique Bacillus subtilis. Il permet de protéger l'ensemble des fruits à noyaux comme les pêches, les cerises, les prunes, les nectarines, les abricots…
Enfin, il est également possible de préparer du purin à l'aide de brisures d'orties et de l'appliquer sur les pommiers, les pruniers, les pêchers et les merisiers.
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