Mildiou de la vigne
Le mildiou, le plus gros problème de la vigne
Le mildiou de la vigne est apparu en France à la fin des années 1870. Cette micro algue, Plasmopara viticola, est arrivée des Etats Unis d'Amérique au grés des échanges commerciaux et elle a fait connaitre au vignoble français, l'une de ses plus grandes crises. Cette maladie s'attaque préférentiellement aux parties les plus tendres de la plante. Ainsi, les jeunes feuilles y sont particulièrement sensibles. Une fois contaminées, ces dernières voient leur limbe supérieur se ponctuer de taches claires à l’aspect humide et aux contours huileux. Celles-ci sont visibles sur le dessous des feuilles. Elles apparaissent presque translucides et finissent rapidement par se recouvrir d’un duvet blanc uniquement visible en conditions humides. Les taches se nécrosent vite avec le retour de conditions plus sèches et en vieillissant. Ces symptômes foliaires peuvent également être retrouvés de manière plus diffuse, les dégâts sont morcelés et la feuille prend un aspect de mosaïque. Ce dernier symptôme est souvent dû au brouillard.
Symptômes foliaires du mildiou de la vigneMildiou de la vigne sur feuilles et baiesMildiou de la vigne sous forme de mosaïqueLe mildiou de la vigne peut également s’attaquer aux jeunes rameaux en les maculant de longues marques sombres. Il entraine également le brunissement, la déformation puis la mort des jeunes pousses infectées. Les bouquets floraux se couvrent d’un duvet blanchâtre, se recroquevillent et se dessèchent. Après la fructification, la maladie peut prendre deux formes sur le raisin. Les grains se tapissent d’un feutrage sporuleux blanchâtre, on parle de "Rot gris" ; ou alors ils se creusent et le renflement qui prend une couleur sombre à pourpre, on parle de "Rot brun". A noter qu'une fois la maturation des baies enclenchée, les raisins ne sont plus sensibles au mildiou.
Les dégâts peuvent être très lourds, du fait de l’avortement des fleurs et de la perte de photosynthèse. Cela se traduit par une perte de rendement et par une perte de qualité des raisins. En cas de forte pression, il arrive que les vignes se retrouvent entièrement défoliées. Si ce phénomène ne met pas en cause la survie de la plante l’année suivante, il ne faut néanmoins pas qu’il se répète trop les années suivantes afin de ne pas affaiblir le cep.
Le mildiou de la vigne est actif de 11 à 30 °C et nécessite une bonne humidité. Les épisodes brumeux et pluvieux ainsi que les périodes à forte rosée matinale sont donc très favorables à la propagation de cette maladie. Elle se conserve durant tout l'hiver au niveau du sol et des résidus de cultures. L'attaque primaire se fait au printemps sur les feuilles les plus basses de la vigne. Ces dernières se maculeront d'un duvet blanc qui emmétra de nombreuses spores, les organes de dissémination du mildiou. Ces dernières seront véhiculées par la pluie et le vent et infecteront les plantes de proche en proche. En conditions optimales, autour des 25 °C, le mildiou se développe en 5 jours et les symptômes peuvent très vite exploser au sein de la vigne
Comment limiter le développement du mildiou de la vigne
Afin de limiter au maximum l’incidence de cette maladie sur la vigne, il convient de ramasser et d’exporter les résidus de tailles, les feuilles mortes ainsi que les grappes laissées sur cep de manière à réduire au maximum l’inoculum au printemps suivant. En parallèle, il faut raisonner la fertilisation de manière à limiter au maximum la vigueur des ceps. A noter qu'il existe certains cépages moins sensibles au mildiou, pour le raisin de table on peut citer les variétés Aladin, Candin, Fanny, Lilla, Perdin.
La stratégie de prophylaxie contre le mildiou de la vigne est basée sur l'aération du végétal afin d'en assurer le séchage le plus rapide possible. Cette réflexion doit avoir lieu dès l’implantation des jeunes ceps qui devront être installés dans le sens des vents dominants. Il convient de tondre régulièrement l’herbe au pied des vignes. La présence de ce couvre sol réduit également le risque d’attaque au printemps. Le principale levier est la taille qui vise à supprimer les pousses basses les plus proches du sol pour limiter l'infection primaire. L'épamprage quant à lui permet de limiter l'encombrement des ceps et l'écimage de supprimer une partie des jeunes pousses attaquées. Un relevage précoce est aussi préconisé.
Quels sont les traitements naturels contre le mildiou de la vigne
Le traitement contre le mildiou de la vigne doit se faire avant l'apparition des premiers symptômes. En effet, dès que ceux ci s'expriment, les atteintes seront définitives pour l'année. Même les produits à base de cuivre à l'instar de la Bouillie Bordelaise, n'ont pas à proprement d'effets curatifs. Ils bloquent juste le développement de la maladie.
Ainsi, lors des périodes sensibles, nous vous recommandons d'appliquer régulièrement différents types de traitements naturels et biologiques. Les premiers ont vocation à renforcer la plante comme les décoctions de prêle ou le purin d'orties. La lécithine à quant a elle un effet inhibiteur sur le développement du mildiou de la vigne.
Nous déconseillons l'utilisation de traitements cupriques dans la mesure où ce métal s'accumule dans les sols et perturbe durablement les populations microbiennes et en réduit la fertilité. Nous vous préconisons plutôt d'utiliser l'anti insectes et maladies polyvalent. Ce produit est constitué d'huile essentielle d'orange douce. Il a une double action fongicide en limitant le développement du mildiou de la vigne sur le feuillage et en asséchant les tissus sporulescents responsables de la dissemination de la maladie.
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