Maïs bio
Caractéristiques du maïs
Le Maïs (Zea mays) est une plante annuelle herbacée monoïque de la famille des Poacées (Graminées). Assez robuste, elle est dotée d’une tige pleine pouvant atteindre 3m de haut et 5 à 6 cm de diamètre.
Ses feuilles lancéolées sont longues et engainantes à la base, où peut se trouver la ligule, une petite pièce foliaire. Les feuilles peuvent mesurer jusqu’à 10cm de large pour presque 1m de long selon les variétés. On les retrouve de façon alterne à chaque nœud de la tige (environ tous les 20 cm). Un pied comptera entre 10 et 20 feuilles en général.
Le système racinaire est une superposition de couronnes accrochées à chacun des nœuds de la plante sur la partie basse.
Les nœuds de la tige y sont moins espacés et cet empilement de racines adventives permet d’ancrer les pieds dans la terre en cas d’intempéries et ainsi d’éviter la « verse ».
Les fleurs sont unisexuées, caractéristique typique du maïs par rapport aux autres poacées. L’inflorescence mâle, appelé panicule, pousse au sommet de la tige au-dessus de la dernière feuille et compte deux fleurs à trois étamines chacune.
Environ une semaine après l’inflorescence mâle, se produit l’inflorescence femelle sous forme d’épis à l’aisselle des feuilles médianes. Ceux-ci laissent dépasser des soies qui permettront la fécondation en capturant le pollen volatil. Les soies resteront présentes sur l’épi tout au long de la croissance de celui-ci, c’est-à-dire pendant deux à trois mois
Le grain que l’on consomme porte le même nom que la plante et correspond au caryopse de celle-ci (fruit sec simple).
Le maïs, véritable pépite des Amériques
Originaire du continent américain, on a retrouvé des traces de sa culture il y a 9000 ans au Mexique. Son ancêtre, la téosinte, est une plante annuelle également de la famille des poacées qui ne produit des épis qu’avec quelques grains. A cette époque les épis de maïs cultivé ne mesuraient que quelques centimètres de long. C’est la culture de celui-ci qui a amené la sélection des meilleures variétés et il faudra environ un millénaire pour qu’il devienne central dans l’alimentation des peuples centre-américains (Incas, Mayas, Aztèques).
Suite à cela il va se répandre au Nord et au Sud pour être présent sur tout le continent américain. C’est pourquoi lors des premiers voyages vers le nouveau monde, Christophe Collomb le découvrira en 1492 à Cuba. Ensuite Magellan en redécouvrira en 1520 à Rio de Janeiro puis Jacques Cartier 15 ans plus tard en trouvera à l’emplacement de la ville actuelle de Montreal.
Suite à cette découverte, il ne tarda pas à traverser l’atlantique pour être d’abord cultivé dans les zones où les conditions le permettaient : Caraïbes, Espagne, Portugal. Les variétés du nord des Etats-Unis et du Canada permirent de cultiver plus facilement cette espèce dans les parties septentrionales de l’Europe.
A la veille des années 1950 les agriculteurs commençaient à s’intéresser de près aux maïs hybrides visant à croiser deux lignées pures, une avec des caractéristiques intéressantes et une dont la vigueur est reconnue, dans le but d’optimiser et de stabiliser le rendement de la descendance. Ce sont les chercheurs américains qui se positionnent en pionniers sur la création des maïs hybrides et dès 1948, on commence à importer en France des semences hybrides américaines. Les agriculteurs français ne tarderont pas à réagir pour reconquérir leur indépendance semencière et à partir de 1957, les travaux de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) aboutissent à des semences hybrides bien plus adaptées à nos conditions climatiques et plus productives que les semences américaines. En seulement 10 ans, la France réussit à doubler le rendement de ces parcelles de maïs.
Dès lors, le maïs va devenir un pilier de la céréaliculture française. De nos jours le rendement par parcelle a été multiplié par huit par rapport aux années 1950 et c’est la deuxième céréale produite en France après le blé tendre. Au niveau mondial c’est la troisième céréale cultivée en termes de SAU (Surface Agricole Utile) avec 160 millions d’hectares mais cela reste de loin la plus productive à l’hectare avec un rendement de 5 tonnes / ha.
Tout savoir sur la pop(-corn) culture
Le maïs aime les sols profonds, bien structurés, et riches en éléments nutritifs. Un sol composé de limons sablonneux sera favorable à son développement. Le pH idéal se situera entre 6 et 7,5.
Le maïs est la seule céréale cultivée au jardin. Pour la culture, les pieds de maïs doivent être plantés assez proches les uns des autres afin de permettre leur pollinisation par anémochorie.
Les semis se feront de fin avril à juin en place et en ligne, par poquets de 3 ou 4 graines, à 3 cm de profondeur. Après la levée il ne faudra conserver qu’un seul pied tous les 30 cm. L’idéal est d’intercaler des rangs de maïs avec d’autres cultures basses mais si vous souhaitez mettre tous les rangs côte à côte respectez une distance de 50cm entre les rangs.
Il est conseillé de laisser sur le pied les pousses foliaires apparaissant à la base. Lorsque les soies des fleurs femelles commencent à sortir des feuilles médianes, la plante devra ne surtout pas manquer d’eau car c’est une période clé pour le rendement final.
La récolte se fera environ 100 jours après les semis dès que les grains seront bien lisses et qu’on pourra y enfoncer l’ongle sans difficulté. La récolte s’étalera d’aout jusqu’à fin octobre voire début novembre pour les régions les plus chaudes (où les semis pourront s’effectuer jusqu’en juillet).
La rotation de culture devra être de 5 ans minimum.
Besoin en eau
Normal à élevé pendant la formation des grains
Luminosité
Plein soleil
Température
Climats tempérés chauds
Type de sol
Profond, bien structuré, limons sablonneux
pH entre 6 et 7,5
Fertilisation
Nécessite une fertilisation assez élevée
Rotation de la culture
Ne peut pas être replanté au même endroit avant 5 ans
Comment faire ses propres semences
Pour faire vos propres graines, préférez une récolte tardive où les grains seront plus durs (l’ongle ne doit plus les marquer et le feuillage doit avoir viré au marron). Gardez les plus beaux épis et éliminez au sein de ceux-ci les graines qui semblent malades ou mangées. Laissez ensuite vos épis passer l’hiver dans des contenants ventilés en les protégeant de l’humidité et d’éventuels rongeurs. Vous pourrez ensuite dégager les graines de la rafle et elles se conserveront de 2 à 3 ans pour être réutilisées.
Les associations végétales bénéfiques au maïs
En culture basse qui se prête bien au voisinage du maïs nous retrouvons les haricots. Le maïs peut servir de tuteur pour les haricots à rame. On les laisse monter autour et le résultat est très bon, autant pour une espèce que pour l'autre. Les cucurbitacées telles que la courge, le potiron, le melon et le concombre sont aussi des espèces qui cohabitent bien avec le maïs en veillant à ce que celles-ci n’envahissent pas trop son espace.
La pomme de terre et l’oignon seront cependant à implanter assez loin des maïs.
Préparation et utilisation du maïs
On retrouve deux grands types de maïs : le « maïs fourrage » pour lequel la plante va être utilisée à des fins d’alimentation animale après ensilage et le « maïs grain » pour lequel c’est l’épi de grains qui va être intéressant. Au sein de cette dernière catégorie il existe différentes variétés de maïs pour différents usages :
le maïs doux (Zea mays saccharataà) ou ‘maïs sucré’ pour l’alimentation humaine,
le maïs pop-corn (Zea mays everta) ou ‘maïs soufflé’, ‘maïs à éclater’, à même finalité mais qui se consomme différemment,
le maïs denté (Zea mays indentata) qui est utilisé pour son albumen farineux pour la consommation animale également,
le maïs cireux (Zea mays ceratin) dont l’amidon n’est composé que d’amylopectine, servant à la fabrication de matières plastiques, textiles, adhésifs ou encore de papier et de carton.
Sur la production mondiale, plus de la moitié sert à l’alimentation animale, environ un tiers sert aux domaines de l’industrie (amidon et ethanol) et seulement 11% servent à la consommation humaine propre.
Dans le monde il est majoritairement consommé en galette, bouillie, ou pain grâce à sa farine. En Italie et en Roumanie on s’en sert pour confectionner la polenta qui s’est aussi exportée au reste de l’Europe. En France on le consomme sous forme de pop-corn salé ou sucré mais le plus souvent on utilise le maïs doux qu’on cuit dans l’eau et qu’on peut consommer chaud dans différents plats ou alors froid en salade. Plus calorique que certains légumes, il a un taux d’environ 100 kcal / 100g.
Les isoglucoses tirés de l'amidon du maïs sont aussi utilisés comme substitut du sucre pour les confiseries, pâtisseries, chocolateries et confitures et on se sert aussi de cette plante dans la création de bières et de bourbon.
Les problématiques liées à la culture du maïs
Le maïs est touché par diverses maladies telles que la fonte des semis ou encore le charbon des inflorescences qui se reconnait facilement par des excroissances blanchâtres sur l’épi, le rendant bien souvent impropre à la consommation. Cette dernière maladie est transmise par un champignon du genre Ustilago et le seul moyen de s’en prémunir est d’éviter les variétés sensibles à celui-ci. Pour les plantations en cours, un arrachage et un brûlage seront nécessaires.
En ce qui concerne les attaques animales, le maïs sera victime des oiseaux et mulots qui pourront s’intéresser aux jeunes plantules suite à la germination mais cela reste sporadique.
Les problématiques les plus connues sur le maïs sont les ravageurs du sol tels que le taupin ou la pyrale du maïs qui s’en prendront à la racine ou l’intérieur de la tige en remontant.
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